HORIZONS - Mohamed Sellami El Mekki, président de l’Union des éditeurs et diffuseurs mauritaniens, affirme avec optimisme : « Le livre se développe chez nous. »

La Mauritanie est l’invité d’honneur de la 28e édition du Salon international du livre d’Alger. Le choix est dicté par les liens étroits qui unissent l’Algérie au pays au million de poètes, sur les plans diplomatique, économique et culturel.

Un espace important est consacré au pays frère et voisin au pavillon central du Sila où sont exposés plusieurs ouvrages reflétant la richesse et l’importance de la production littéraire mauritanienne. C’est là que nous avons rencontré le président de l’Union nationale des éditeurs et diffuseurs mauritaniens.

Entretien réalisé par Hakim Metref.

Comment se déroule l’édition en Mauritanie ?

Il n’y a pas de statistiques précises mais l’édition est foisonnante chez les particuliers ou les maisons d’éditions et cela crée, d’ailleurs, une certaine anarchie. Un travail se fait pour réglementer le secteur et donner des statistiques fiables et précises. Mais nous pouvons dire que depuis une dizaine d’années, le livre se développe chez nous et une dynamique constante permet un développement dans le secteur de l’édition.

Quel est le genre littéraire le plus présent dans votre pays ?

La Mauritanie est connue pour être le pays du million de poètes mais cela n’empêche pas l’émergence de romanciers de renom qui ont pu décrocher plusieurs distinctions, nationales et internationales, notamment en langue française. Par exemple, nous avons l’auteur Beyrouk qui a décroché nombreux prix internationaux pour ses ouvrages comme «Le griot de l’Emir», «Et le ciel a oublié de pleuvoir», «Je suis seul» et d’autres titres. Nous avons aussi Moussa Ould Ebnou auteur de «L’amour impossible», Ahemdou Ould Abdelkader, fondateur du roman mauritanien.

Chez les jeunes auteurs, on pourrait citer Mokhtar Salem Ahmed Salem, auteur de «Saison de la mémoire», roman de science-fiction. Nous avons aussi énormément de jeunes qui publient sur les réseaux sociaux, ce qui constitue une richesse littéraire importante qui pourrait offrir au monde une matière littéraire intéressante, s’ils venaient à se faire éditer.

Existe-t-il un soutien de l’Etat à l’édition ?

Une aide existe mais elle n’est pas très conséquente. Cela revient au fait que l’édition, dans son aspect moderne, est une nouvelle donne pour la Mauritanie. Mais avec l’organisation d’un Salon international et l’intérêt croissant du ministère de la Culture et son soutien à l’édition, chaque année, d’un certain nombre de livres, il est clair qu’il y a une réelle volonté de lancer une véritable industrie du livre en Mauritanie.

Quelles sont les manifestations culturelles les plus importantes en Mauritanie ?

Nous avons beaucoup de salons périodiques du livre au niveau national. Aussi, une Foire internationale du livre a eu lieu, à Nouakchott, du 20 au 26 octobre dernier, organisé par le ministère de la Culture.

C’était une édition réussie qui a vu la participation de plusieurs pays dont l’Algérie. Nous souhaitons que ce rendez-vous puisse se perpétuer d’année en année et gagner en notoriété.

Par quoi se distingue la Mauritanie dans le domaine culturel ?

La Mauritanie est riche de sa culture, de sa littérature et recèle une matière première du savoir avec des dizaines de milliers de manuscrits approuvés par l’Unesco.

Cette matière nous incite à un grand effort intellectuel qui nécessite des années de travail et une armada de chercheurs dans plusieurs disciplines.

C’est une richesse qui ne doit pas se perdre car elle constitue un trésor universel et une culture savante pour toute l’humanité.

H.M.