Mohamed El hacen -- Objet : Demande d'ouverture, enfin, d'une petite parenthèse, en notre faveur, en tant que victime de la corruption, dans le cadre de la campagne actuellement en cours pour une meilleure gouvernance de notre cher pays.

Excellence,

Il y a un quart de siècle (entre 1999 et 2004), j'ai organisé, avec le concours de la Banque mondiale et sur son financement, en étroite collaboration avec le respectable juriste Hans Wabnitz, les journées de réflexion chinguittiennes pour la réhabilitation de nos valeurs mauritaniennes authentiques et pour une meilleure gouvernance.

Depuis cette date, les structures que je dirige, FAAR et Institut 2IRES, et moi-même avons consacré nos activités, nos moyens, notre vie... à ce combat pour la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption (des dizaines d'années de combat, de sacrifice, de privation et de persécution ; des dizaines d'études, des milliers d'articles, des dizaines d'interviews et d'initiatives).

Nos actions, qui ont porté leurs fruits, avaient contrarié les gouvernements de notre pays qui vous ont précédé et qui nous ont infligé toutes les formes de stigmatisation et de sanction….

Votre arrivée au pouvoir a suscité chez nous espoir et enthousiasme, et nous vous avons soutenu pour cette raison, pour cette cause de bonne gouvernance….

La surcharge de travail, l'élégance et le dévouement patriotiques nous ont commandé, à tous les deux (vous et moi), de ne pas évoquer ce passé, ce passif moral, financier et professionnel durant votre premier mandat. Il fallait sauver d'abord les "meubles" de la République islamique de Mauritanie (RIM). Il fallait tout faire et tout oublier pour sauver notre pays et votre régime menacés et persécutés….

(En étaient témoins les millions de Mauritaniens et Mauritaniennes honnêtes à l'intérieur du pays et à l'étranger.)

Excellence, Monsieur Mohamed Ould Cheikh Ghazouani, Président de la République,

Mais le drame est que certains services et structures de l'État et personnes théoriquement proches de vous, sous votre premier et deuxième mandat, et normalement à votre insu, ont continué souterrainement à pratiquer sur nous : mépris, oppression, répression, magouilles, spoliation, ignorant que dans notre désert, et dans societe si éprise de justice, il n'y a pas de souterrain. Le vent emporte tout...

Excellence,

Du fait qu'aujourd'hui la lutte contre la corruption est à l'ordre du jour, fait l'actualité et est en tête de vos priorités, ne faudrait-il pas accorder une infime partie de votre haute et aimable attention à mon cas : de victime numéro 1, de la mauvaise gouvernance et de la corruption durant les dernières décennies ?

Excellence,

Ne voulant pas faire de peine à mes compatriotes et par pitié pour certaines personnes bien identifiées, je ne produirai pas ici les détails (noms, photos, documents écrits, procès-verbaux, documents financiers….) corroborant mes plaintes et à l’appui de réclamations. D'ailleurs, vous en avez déjà pris partiellement connaissance via votre DIRCAB et Premier ministre.

Recevez mes salutations respectueuses.

Signé,
Mohamed Ould Mohamed El Hacen,
Président de l'Institut 2IRES,
23 octobre 2025.