27-09-2025 17:47 - Des experts alertent sur la montée du terrorisme au Sahel et le risque d’extension vers la Mauritanie

Shems Maarif -- Lors d’un colloque organisé jeudi soir à Nouakchott par le Centre mauritanien de recherche et d’études humanitaires (MABDA), des chercheurs et spécialistes ont tiré la sonnette d’alarme sur l’escalade du terrorisme dans la région du Sahel, avertissant que la crise pourrait déborder sur les pays voisins, notamment la Mauritanie, en l’absence de solutions durables.
Intervenant depuis la France, le professeur Mokhtar El-Oufi a cité plus de 1900 morts récemment au Burkina Faso, tout en soulignant que 70 % des attaques visaient des civils, un signe de changement de stratégie des groupes comme Daech et Al-Qaïda. Il a mis en cause la faiblesse des États, la pauvreté, le manque de services publics et l’inefficacité des armées comme facteurs de dégradation sécuritaire.
Le chercheur mauritanien Mohamed Mahmoud Ould Abou Al-Maali a pour sa part évoqué la multiplication des factions jihadistes au Nigeria, au Burkina Faso et au Mali, où les zones de Macina, Kidal et Gao sont devenues des foyers actifs. Il a noté que la majorité des combattants au Burkina Faso sont issus de l’ethnie peule, tandis qu’au Nigeria, Boko Haram et d’autres groupes continuent de prospérer.
Depuis le Mali, le professeur Ali Othmane Sankaré a dénoncé la dimension ethnique et idéologique du conflit, notamment dans le centre du pays, et accusé les forces maliennes de violences contre les civils. Il a également regretté l’absence d’enseignement islamique dans le système éducatif, malgré une population majoritairement musulmane.
Enfin, l’activiste touareg Akli Chaka, intervenant depuis le Royaume-Uni, a déclaré que la résolution de la crise au Sahel passe par la reconnaissance du droit du peuple de l’Azawad à l’autodétermination, accusant les autorités maliennes issues du coup d’État d’aggraver la situation.