02-07-2025 21:15 - Le ministre de l’Économie plaide pour un renforcement de l’investissement durable en Afrique lors d’un panel à Séville

La Dépêche -
Intervenant hier mardi à Séville dans le cadre d’une session de haut niveau tenue en marge de la quatrième Conférence internationale sur le financement du développement (FFD4), Son Excellence le ministre de l’Économie et des Finances, M. Sid’ Ahmed Ould Bouh, a appelé à aligner les financements sur les priorités de développement des pays africains, soulignant que les projets soutenus doivent répondre aux besoins réels des pays bénéficiaires, et non découler d’agendas imposés par les bailleurs de fonds.
Le ministre qui s’exprimait en tant qu’orateur principal lors d’un panel intitulé « Vers un investissement et un développement durables en Afrique », a insisté sur la nécessité de renforcer les capacités collectives pour mobiliser, orienter et sécuriser des investissements durables capables de transformer structurellement les économies africaines.
Il a mis en exergue le potentiel considérable du continent, riche en ressources naturelles, doté d’un capital humain jeune et dynamique, et porteur de perspectives de croissance prometteuses.
Il a également partagé l’expérience mauritanienne en matière de réformes économiques et institutionnelles, engagées dans le cadre de la Stratégie de croissance accélérée et de prospérité partagée, citant notamment les résultats enregistrés en matière de stabilité macroéconomique, de modernisation de la gestion des finances publiques, ainsi que les investissements ciblés dans les secteurs d’avenir : énergies renouvelables, pêche durable, agriculture résiliente au changement climatique et exploitation minière à forte valeur ajoutée.
Le ministre a particulièrement mis en lumière les projets structurants en cours dans le domaine de l’hydrogène vert, positionnant la Mauritanie comme un acteur émergent de la transition énergétique en Afrique. Il a réaffirmé l’engagement du pays en faveur de l’amélioration du climat des affaires, à travers une meilleure transparence, une administration publique plus efficace et des garanties juridiques renforcées pour les investisseurs.
Il a en outre insisté sur l’importance d’accélérer l’intégration régionale par la mise en œuvre effective de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et la création de chaînes de valeur à forte intensité de main-d’œuvre, tout en promouvant la bonne gouvernance et la transparence.
Concluant son intervention, le ministre a estimé que l’investissement en Afrique ne devait plus être perçu à travers le prisme du risque, mais comme un levier d’opportunités, de stabilité et de prospérité partagée.
Il a affirmé que l’Afrique dispose de l’ambition et du potentiel nécessaires, mais requiert des partenariats fondés sur la confiance, le financement adapté et la solidarité effective, pour garantir que chaque investissement contribue à une transformation durable, inclusive et résiliente.
Dans le même esprit, Son Excellence le ministre a exhorté les partenaires bilatéraux et multilatéraux à accroître leur appui aux projets d’infrastructures durables à fort impact économique et social, à renforcer les instruments de garantie et de partage des risques pour encourager l’investissement privé, et à soutenir la réforme du système financier international, notamment par une réaffectation équitable des droits de tirage spéciaux en faveur des pays à revenu faible et intermédiaire.
Le message du ministre, clair et ferme, s’est voulu celui d’une Afrique prête à nouer des partenariats, mais selon ses propres termes et priorités. Une position qui reflète les aspirations d’un continent résolu à reprendre sa place dans l’économie mondiale.
Il y a lieu de noter que la session a réuni, aux côtés du ministre, son homologue espagnol, le ministre sénégalais de l’Économie, la présidente de la Banque européenne pour les infrastructures, ainsi que le vice-président de la Société financière internationale (SFI) pour l’Europe. L’ambassadeur et représentant permanent de la Mauritanie auprès des Nations Unies, SEM. Sidi Ould Mohamed Laghdaf, y a également pris part.
MEF