En ce mois béni de ramadan, dans certaines mosquées, même les imams par le sermon, agissent comme s’ils étaient appelés à participer à l’œuvre de construction nationale, au même titre que le fonctionnaire, l’ouvrier ou le paysan entre autres.

En somme, dans les lieux de cultes, nous sommes face à une corporation citoyenne plus affirmée, ayant comme outil, la sensibilisation. A écouter ces hommes de dieu, « la mobilisation des âmes, et des énergies, ne prendra une forme dynamique qu’en s’accomplissant en premier au niveau de nos cœurs et dans notre esprit ».

Notre communauté, pour un devenir solidaire, le sera d’abord par sa conscience d’appartenance à une nation commune, enracinée dans une même terre, dans un passé, engagée dans une religion commune. On se doit chacun à son niveau, provoquer la prise de conscience et agir comme un révélateur et éviter la rupture d’équilibre qui rendrait inopérant notre effort de développement.

La Mauritanie ne pourra prendre possession d’elle-même, ne pourra durablement se rassembler, qu’autant que chaque patriote se sentira pleinement concerné par son édification et ce dans un esprit de participation, de dévouement et de foi, oserait-on dire.

Dieu le très haut n’a donné l’existence à aucune créature pour qu’elle ne soit rien, car comme disent les mandingues « toute vie est une vie… Nulle vie ne vaut mieux qu’une autre vie ». Il faut bâtir ce pays en intégrant les valeurs de son passé et faire qu’elles soient vivantes, qu’elles s’animent et portent les pensées et les actes de chaque jour.

Est-ce trop demander que chaque responsable politique puisse se définir dans une continuité bien à nous par rapport aux réalités du présent, afin de mieux prendre en main, dans un esprit de vertu civique et de coopération fraternelle, ses destinées personnelles, associées étroitement à celles de son propre pays ? Nous estimons que non si son discours est en phase avec la réalité.

Bref, que chacun, dans sa propre vie et dans celle de la construction nationale, « se sente responsable de tous et de chacun » disent les imams. Cela peut aider à créer en ce pays, une sorte de tension spirituelle et morale et qu’on pourrait appeler un esprit de vertu mauritanien comme tente de nous le faire savoir nos hommes de Dieu.

Il ne s’agit pas comme a dit l’autre de former des têtes bien faites, il s’agit surtout d’aider des citoyens conscients qui aient la volonté de transformer leur situation collective.

Cela passe par la compréhension de tout ce qui doit, à la fois nous distinguer des autres, et nous relier et articuler la famille humaine. Car comme disaient les sages : « Quand vient le jour où la parole est à dire, annonce ! Quand vient le jour où l’affaire doit être faite, agis ! Et quand vient le jour d’examiner tout ça, alors fais les comptes ! ».

ADN

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