20-11-2025 21:00 - Mauritanie : la reconnaissance de cinq partis, une discrimination institutionnalisée

Mauritanie : la reconnaissance de cinq partis, une discrimination institutionnalisée

Kassataya -- Les observateurs reviennent cette semaine sur la reconnaissance récente de cinq partis politiques, tous issus d’une seule communauté. Il s’agit de Mauritanie en avant (Noureddine Ould Mohamedou) du Front de la citoyenneté et de la justice (Mohamed Jemil Mansour) de Naamâ (Zeinebou Mint Taghi) de l’Autre choix (Mohamed Lemine Mourteji) et enfin de Hassad (Abderrahmane Ould Mini).

A la veille du dialogue politique, cette discrimination institutionnalisée vise à exclure deux des partis les plus représentatifs de l’opposition antisystème, le RAG de Biram Abeid et les FPC de Samba Thiam.

La reconnaissance des cinq partis susmentionnés est considérée par les observateurs comme une sélectivité politique favorisant les formations proches du pouvoir comme le Front de la citoyenneté et de la justice (Mohamed Jemil Mansour), et une marginalisation des partis critiques. Cela alimente l’idée d’une instrumentalisation administrative pour affaiblir l’opposition.

Cette nouvelle réforme pour la première fois dans l’histoire du pays permet au gouvernement de suspendre ou de dissoudre un parti sans passer par la justice, ce qui menace la séparation des pouvoirs et ouvre la voie à une dérive autoritaire.

Ces cinq nouveaux partis sur la scène politique, illustrent un paradoxe démocratique : sous prétexte de rationaliser le système, l’État impose des conditions qui restreignent le pluralisme.

Cherif Kane



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Commentaires (4)

  • analagjar (H) 21/11/2025 15:37 X

    Peu crédibles...A part le parti de Nourredine qui se peut se targuer incontestablement d'une certaine base composée essentiellement d'une partie de notre jeunesse fâchée, le reste est constitué pour la plupart soit à des barbouzes qui travaillent pour le compte du maghzen soit de personnes qui appartenaient à des partis et qui en ont été remerciés mais qui souvent ne représentent que leur ombre, soit des deux...

  • Elyahmed (H) 20/11/2025 22:05 X

    Monsieur Kane, il est manifeste que nous avons observé hier, émanant du Ministère de l'Intérieur, cinq partis politiques qui pourraient aisément se présenter sous l'appellation "INSAF PLUS". Ces formations satellites, ne représentant que l'ombre du pouvoir, approuvent systématiquement les projets fragilisant les institutions nationales, à commencer par ce dialogue censé transformer le paysage politique du pays. Il convient de souligner que ces manœuvres visent probablement un amendement constitutionnel ouvrant la voie à un troisième mandat présidentiel. Les citoyens mauritaniens observent attentivement les défenseurs autoproclamés de la République et se demandent s'ils accorderont à Ghazouani ce qu'ils avaient précédemment refusé à Aziz.

  • Elyahmed (H) 20/11/2025 22:05 X

    Suite à son déplacement dans la région orientale, le chef de l'État intensifie l'usage du dialogue comme stratégie politique en instrumentalisant son ministre de l'Intérieur pour créer des formations politiques artificielles, dépourvues de véritable représentativité. Ces partis, bien que nombreux en apparence, manquent cruellement de militants actifs, créant ainsi un paradoxe frappant avec la réalité du terrain.

  • Elyahmed (H) 20/11/2025 22:05 X

    La multiplication des partis politiques agréés par le ministère de l'Intérieur est dénuée de sens et n'entraînera aucun changement, quels que soient les discours ou les actions entreprises. Il convient de distinguer leur véritable nature : ces formations représentent essentiellement des intérêts tribaux, et bientôt d'autres groupes tribaux réclameront également la reconnaissance de leurs propres partis. On constate qu'en Mauritanie, il est rarissime de voir deux politiciens issus de la même tribu diriger deux partis distincts. À l'avenir, chaque tribu cherchera à constituer sa propre organisation politique, avec comme militants principalement les populations noires et haratines, tandis que les dirigeants demeureront invariablement les mêmes personnalités qui, depuis l'indépendance, nous conduisent d'échec en échec.