La modernisation de la ville de Nouakchott ne se résume pas à la simple réalisation d'infrastructures déjà budgétisées fin 2024 et programmées pour début 2025. Il convient de préciser que ces travaux renforcent les équipements fondamentaux sans constituer une véritable modernisation urbaine. Cette dernière devrait se manifester concrètement, au-delà des statistiques et des projets annoncés, dans une ville actuellement insalubre où la transformation promise reste imperceptible. Ces chantiers, prévus de longue date, devraient déjà être achevés. Nous souhaiterions à tout le moins consulter un plan détaillant cette prétendue modernisation.

Les Mauritaniens devraient exiger des explications du Premier ministre qui traite les citoyens avec mépris en les prenant pour des demeurés. Comment peut-il prétendre que les travaux en cours depuis 2024, financés par certains ministères, font partie du projet de 51 milliards annoncé en grande cérémonie devant les mauritaniens? Ces travaux manquent de transparence : absence de panneaux informatifs et de signalisation de chantier. On nous affirme soudainement que ces travaux, budgétisés depuis 2024 et en cours depuis 2024, s'inscrivent dans le programme de modernisation de la ville de Nouakchott en 2025. Cela soulève la question légitime de l'utilisation réelle des budgets ministériels des années passées.

Nous avons observé sur les chaînes nationales le Président de la République, accompagné de son Premier ministre et de son ministre chargé de l'Aménagement du territoire, participant à plusieurs concertations en mars-avril 2025 pour examiner les projets de modernisation urbaine de la ville de Nouakchott. Paradoxalement, quelques mois plus tard, ce même Premier ministre inspecte des chantiers démarrés en 2024 et accusant du retard, entouré d'une délégation visiblement mal informée. Il semble ignorer que ces sites avaient déjà fait l'objet d'une visite présidentielle au début de l'année 2025. On peut légitimement s'interroger sur l'emplacement de ces chantiers et leur intégration dans quel programme gouvernemental.

Monsieur le Premier Ministre, vous ne contribuez pas à aider les Mauritaniens à surmonter cette situation critique, qui pourrait vous être préjudiciable à l'avenir. Les citoyens mauritaniens expriment leur mécontentement envers votre gouvernance, laquelle a également déplu à de nombreux cadres. Vous n'avez pas réussi à mettre fin aux problèmes de mauvaise gestion, de détournements et de malversations financières que vous auriez dû combattre avec détermination. Il serait judicieux que vous agissiez différemment pour préserver votre propre avenir politique.

Monsieur le Premier Ministre, force est de constater que vous n'avez pas seulement échoué dans votre mission de remédier au désordre généralisé au sein de l'administration, mais vous avez également aggravé cette situation, l'institutionnalisant comme votre méthode de gouvernance. Vous avez placé à des postes stratégiques des individus aux qualifications douteuses, détenteurs de faux diplômes et dépourvus des compétences essentielles. Ces personnes, véritables prédateurs des finances publiques, consacrent leur temps exclusivement à détourner les fonds de l'État et à perpétuer des pratiques frauduleuses. Concernant la situation de Ghazouani, vous ne parviendrez pas à la résoudre. Après avoir fait incarcérer son allié, lui-même risque un destin similaire à l'issue de son mandat, car son successeur devra anticiper pour éviter d'affronter à son tour un système implacable.