10-10-2025 19:30 - Mauritanie : les dérives de la gestion des finances publiques au cœur du rapport 2025 de la cour des comptes

 Mauritanie : les dérives de la gestion des finances publiques au cœur du rapport 2025 de la cour des comptes

Kassataya -- En épinglant dans son rapport 2025, les dérives de la gestion financière de la santé, de la Somelec, Mauritanian Airlines, la cour des comptes risque de ne pas être écouté par le président toujours sourd sur ses recommandations depuis 2019.

Ce sentiment des observateurs est partagé par les Mauritaniens qui ont accès difficilement aux soins de santé, aux services publics et meurent de soif, vivent dans l’obscurité sur fond de mauvaise image de sa seule compagnie aérienne.

Ce sont principalement ces secteurs qui sont épinglés en 2025 par la cour des comptes dont le rapport qui prend en compte des années entre 2021 et 2022 est considéré par les observateurs comme un moindre mal si l’opinion publique avait les chiffres entre 2023 et 2024. Ces retards qui caractérisent les rapports des cours des comptes sont donc à prendre avec un recul malgré leurs révélations sur les dérives de la gestion financière de l’argent public.

Dans tous les cas, les détournements des fonds de la santé vers l’étranger à travers des marchés publics, ne doivent pas rester impunis ainsi que toutes les autres fautes de gestion. L’explosion de la dette de la SOMELEC entre 2020 et 2021 de 385 à 800 pour cent est impensable.

Ce n’est pas étonnant que plus de 20000 abonnés soient abonnés absents financièrement augmentant ainsi l’ardoise à plus de 6 milliards d’ouguiyas. Les coupures récurrentes depuis 2019 sont en hausse entre fin 23 et fin 2024.

Et pourtant des milliards ont été investis pour redresser le secteur de l’énergie en panne faute de bons gestionnaires et une ambition à la hauteur des potentialités dans l’hydrogène vert.

Et enfin majoritaire depuis 2022 à Mauritania Airlines, l’Etat fait face à une pléthore de directions qui grève la compagnie nationale aérienne. La mobilisation entre 2021 et 2023 a coûté très cher plus de 100 millions d’ouguiyas. Et les nombreux retards continuent de donner une mauvaise image de la compagnie.

Cette mal gouvernance épinglée à nouveau par la cour des comptes résulte d’une justice à deux vitesses qui ferme les yeux sur les délinquants financiers très proches du régime de Ould Ghazouani qui a du mal à lutter contre la corruption. Ce rapport 2025 est encore un coup d’épée dans l’eau.

Cherif Kane



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Commentaires (6)

  • Noire Hartanya (H) 10/10/2025 23:10 X

    Monsieur Kane, concernant le rapport de la Cour des comptes, aucune mesure ne sera prise à l'encontre des personnes ayant détourné des fonds publics. Ni le président, qui prétend ne se souvenir de rien, ni son Premier ministre, dont le bilan est un échec complet, ne s'exprimeront sur la situation. Ils insinuent d'ailleurs que ceux qui n'ont pas profité du système manquent de noblesse, car dans ce pays, la noblesse se mesure à la capacité à s'approprier les biens publics pour construire des marchés, des commerces et acquérir des véhicules destinés à servir de taxis informels qui envahissent Nouakchott et occupent tous les espaces publics. Voilà comment se caractérise la gouvernance sous Ghazouani.

  • Noire Hartanya (H) 10/10/2025 23:09 X

    Monsieur Kane, l'ensemble des citoyens mauritaniens s'accorde à considérer que la présidence de Ghazouani constitue le mandat le moins réussi parmi ceux confiés à un dirigeant imposé par l'ancien président Aziz. Ce dernier, qui exprime désormais ses regrets dans un enregistrement vidéo, affirme avoir souhaité lui laisser une marge de manœuvre décisionnelle sans pression. Il reconnaît explicitement regretter d'avoir soutenu l'accession de cet homme à la tête de l'État, une position qu'il ne peut d'ailleurs que tenir, étant lui-même incarcéré par la faute de son successeur.

  • Noire Hartanya (H) 10/10/2025 23:09 X

    Le rapport de la Cour des comptes, d'une ampleur considérable de 422 pages, présente un constat sans équivoque. Ce document n'aborde pas la gestion des ministères et des forces de sécurité, cette partie ayant été délibérément séparée et classifiée TOP SECRET DÉFENSE. En examinant les observations de la Cour concernant les ministères, la fonction publique et l'administration territoriale, on constate que ce rapport ne représente qu'une infime partie des problématiques existantes. Fort heureusement, cette séparation a été privilégiée. Néanmoins, il est surprenant que la Cour des comptes, mobilisant ses experts pendant trois années, ne produise que ces quelques pages d'analyse de la gestion budgétaire nationale. Cela suggère l'existence d'éléments dissimulés dans le reste du rapport, inaccessible au public, probablement pour prévenir des troubles sociaux et des disparitions inexpliquées.

  • Noire Hartanya (H) 10/10/2025 23:09 X

    Le rapport se concentre sur diverses entités comme la Somelec, le ministère de la Santé durant la crise COVID, Mauritanie Airlines et le secteur des hydrocarbures, révélant des irrégularités financières mineures. Cependant, d'autres institutions importantes telles que monsieur Kane, le port, la douane, la SNIM, le ministère de l'Éducation Nationale, la SNDE, l'ONSER, l'ONAS et plusieurs autres secteurs dirigés par des chefs tribaux semblent épargnés par cette investigation, sujet que nous aborderons ultérieurement. Il est notoire que la Somelec est parfaitement consciente que les résidences de Tevragh Zeina ne s'acquittent pas de leurs factures d'électricité et d'eau, seuls les services de télécommunications échappant à cette corruption car ils sont gérés par des entreprises étrangères qui protègent rigoureusement leurs intérêts économiques pour le bénéfice de leurs pays d'origine.

  • Noire Hartanya (H) 10/10/2025 23:08 X

    Parmi les 20 000 établissements ne s'acquittant pas de leurs factures d'électricité, 55% sont des unités industrielles telles que les sociétés de pêche, les installations frigorifiques, les cimenteries portuaires, les stations-service, et les briqueteries. La majorité des industries à Nouakchott ne règle pas ses factures ou verse des sommes dérisoires ne dépassant pas 10 000 MRU mensuellement, le reste étant détourné par les responsables de centre qui se sont considérablement enrichis.

  • Noire Hartanya (H) 10/10/2025 23:07 X

    Monsieur Kane, aucune mesure ne sera prise. Les autorités ont délibérément choisi d'épargner certains secteurs tout en créant une agitation dans d'autres services administratifs. Personne ne sera sanctionné ni inquiété. Ces individus gagneront même en influence grâce à leur enrichissement illicite. La somme détournée s'élève à 400 milliards pour moins de 50 personnes, alors qu'un ancien président est emprisonné pour détournement de fonds publics pendant que ces directeurs circulent librement avec l'argent détourné. Voilà la gouvernance sous Ould N'diaye, même s'il n'occupait pas encore le poste de Premier ministre.