SHEMS MAARIF - Un enregistrement audio de Cheikh Ahmed Ould Zehaf, président du Mécanisme national de prévention de la torture, circule à nouveau sur les réseaux sociaux.

Dans ce document, Ould Zehaf évoque ce qu’il décrit comme la “précocité militante des Maures blancs” dans la lutte contre l’esclavage en Mauritanie, s’appuyant notamment sur une anecdote impliquant la figure historique Mohamed Mahmoud Ould Mohamed Radhy, aujourd’hui décédé.

L’extrait a suscité diverses réactions, notamment au sein du milieu antiesclavagiste, où plusieurs militants ont reconnu la véracité des propos tenus. Ils confirment que certains Maures blancs ont bien joué un rôle pionnier dans la dénonciation de l’esclavage.

Toutefois, ces mêmes voix critiquent ce qu’elles considèrent comme un abandon progressif de cet engagement par la majorité de ces militants, suite à ce qu’ils qualifient d’“accord politique” avec le régime en place à l’époque.

Selon ces activistes, cette rupture aurait laissé un vide dans le combat contre l’esclavage, poussant ceux qu’ils appellent les “principaux concernés”, notamment les Haratin, à créer en 1978 le mouvement El Hor, destiné à poursuivre la lutte en faveur des droits de cette communauté, alors encore largement soumise aux pratiques de servitude.

Ce retour dans l’actualité d’un débat ancien met une nouvelle fois en lumière les fractures mémorielles et sociales autour de la question de l’esclavage en Mauritanie, ainsi que les trajectoires contrastées de ses mouvements de lutte.