26-08-2025 20:35 - Ould Boubacar dénonce une vie politique à l’agonie et des institutions vidées de leur sens

Ould Boubacar dénonce une vie politique à l’agonie et des institutions vidées de leur sens

SHEMS MAARIF - C’est un constat sévère, mais lucide, que dresse Yahya Ould Boubacar, président du groupe parlementaire de Tawassoul, face à ce qu’il décrit comme une dérive généralisée de la scène politique mauritanienne. Lors d’une conférence tenue hier à Nouadhibou, il a mis en garde contre un climat de désillusion profonde qui gagne la population depuis l’élection présidentielle.

Pour Ould Boubacar, la Mauritanie entre dans une phase dangereuse où l’espoir en l’action politique s’effondre, au point que nombre de citoyens renoncent à tout engagement, déçus aussi bien par le pouvoir que par l’opposition.

Ce recul de la participation, selon lui, n’est pas accidentel, mais le résultat direct d’une stratégie de démobilisation orchestrée depuis les plus hautes sphères de l’État.
Il accuse le régime en place de manipuler les institutions à des fins de contrôle, en y plaçant des personnes incompétentes et loyales au système plutôt qu’au pays. Résultat : des institutions vidées de leur substance, incapables d’inspirer le respect ou de jouer leur rôle de garde-fous démocratiques.

Mais la critique de Ould Boubacar ne s’arrête pas là. Il pointe également la responsabilité historique des régimes successifs, qu’il accuse d’avoir banni toute culture politique saine, préférant entretenir des clichés négatifs sur la politique et renforcer un système basé sur la corruption et le clientélisme, devenu presque normalisé.

Dans le même esprit, la députée Aziza Jiddou s’est insurgée contre le silence des autorités face à la détresse des déplacés de certains quartiers de Nouadhibou, contraints à un sit-in devant la wilaya pour faire entendre leur voix. Elle a dénoncé l’inaction du pouvoir local, accusé de multiplier les promesses sans lendemain, alors que la souffrance sociale s’aggrave.

Ce double discours politique — entre des institutions qui ne représentent plus et un État qui ne protège pas — semble dessiner, selon ces parlementaires, le portrait d’un pays en crise démocratique profonde, où l’indifférence remplace peu à peu la participation, et où la neutralité du citoyen devient un acte de survie plus qu’un choix réfléchi.





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