12-07-2025 11:11 - Le Grand Entretien du BLOG | Avec M. Kaaw TOURÉ, homme politique mauritanien (FPC)

Le Grand Entretien du BLOG | Avec M. Kaaw TOURÉ, homme politique mauritanien (FPC)

Le Blog Ecrit Osé - Le Grand Entretien du BLOG vous revient avec l’interview accordée par l’homme politique mauritanien M. Kaaw TOURÉ du parti FPC (Forces Progressistes pour le Changement non reconnues par les autorités mauritaniennes).

Militant de longue date et ex exilé politique dès sa jeunesse, le natif de Djéol ou Jowol nous brosse un parcours d’engagé déterminé pour l’avènement d’un ordre étatique juste et égalitaire en Mauritanie.

Il draine une expérience militante de plusieurs décennies aujourd’hui et à travers cet entretien du Blog, il nous y expose une substance instructive d’intérêt pour l’opinion publique. Nos vifs remerciements à lui pour la disponibilité manifestée pour notre sollicitation médiatique.

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● Question 1 : Bonjour M. Kaaw TOURÉ, merci d’avoir accepté notre interview. Pouvez-vous vous présenter sommairement à nos lecteurs ? (Parcours scolaire, académique et professionnel).

KT : Je m’appelle Kaaw Touré, je suis originaire de Jowol, un village dans le Sud de la Mauritanie, plus précisement dans le département de Kaëdi. J’ai effectué mes études coraniques dans le foyer familial, et à Jowol même mes études primaires et mes études secondaires au lycée de Kaëdi jusqu’en classe de terminale quand je fus arrêté suite aux évènements du « Manifeste du négro-mauritanien opprimé » de 1986, et participation à une manifestation contre le régime militaire du colonel ould Taya. Après la prison, je fus contraint à l´exil au Sénégal suite à l’exécution des martyrs du 6 décembre 1987 (militaires cités dans une prétendue tentative de putsch).

C’est au lycée Limamoulaye de Dakar que j’ obtins mon baccalauréat, suivi d’un diplôme d’Ingénieur en planification économique de l’ENEA de Dakar. Je suis aussi diplômé en sciences sociales et histoire des langues à l´Université de Växjö en Suède. Je travaille comme formateur et chargé d´insertion dans la société suédoise des immigrés, réfugiés et autres chercheurs d´emploi. J’aime lire et écrire. J´ai à mon actif un recueil de poèmes en pulaar « Sawru Gumdo » ou la canne de l´aveugle qui traite des sujets de société, de notre lutte et de nos martyrs.

● Question 2 : vous disposez d’une certaine aura auprès de l’opinion publique francophone mauritanienne voire au-delà et pourriez-vous revenir sur la genèse et le cheminement de votre engagement de militant politique (notamment les circonstances historiques de votre arrestation, de votre exil…) ?

KT : Je me suis engagé dans la lutte très jeune à l´âge de 15 ans. Je dirai que j´ai eu la chance d´être né dans un village historique, très dynamique et dans un environnement social très politisé et engagé dans le combat culturel, social et du développement, aussi bien dans mon village natal et dans notre contrée de la vallée. J´avais des oncles et cousins très engagés comme Ibrahima Mifo Sow, actuel vice-président des FPC et qui était un des militants du MEEN et aussi président de notre association culturelle, Amadou Alpha, l’un des premiers grands poètes mauritaniens en pulaar, Amadou Samba Dembélé, Mawndou Guissé, Elhadj Sidi Ngaïdé, feu Abdoulaye Moussa BA ancien député maire de Jowol et Yaya Mabel Dia entre autres, qui m´ont beaucoup influencé positivement et guidé mes premiers pas dans la lutte.

J´ai commencé très tôt dans le cadre de notre association culturelle qui était très animée et active sur les deux rives du fleuve et nous avions, en outre des activités culturelles locales, une fédération des associations culturelles de notre zone qui s´appelait Jaalowaali qui s´étendait de Jowol Mauritanie à Koundel Sénégal et qui regroupait plus d´une dizaines de villages et chaque vacance d´été un des villages de la vallée organisait une semaine culturelle et sportive à laquelle participaient toutes les associations culturelles membres de Jaalowaali.

Cela donnait lieu à beaucoup d’activités dont des soirées de théatre, des choeurs, de ballets, de la poésie, des conférences publiques, des opérations d assainissements des villages, des plantations d’arbres, des compétitions de football, de l’athlétisme. Ces grands évènements annuels permettaient surtout de raffermir les liens de parenté et des relations d´amitié entre des jeunes du Fouta, en même temps qu´ils entretenaient notre idéal panafricain répondant à cet adage pulaar ”Maayo wonaa keerol” autrement le fleuve n´est pas une frontière.

Arrivé au collège et au lycée de Kaëdi, j’ai continué le même engagement avec l’encadrement des ainés comme Amadou Samba Dembélé, l’honorable Samba Thioyel Ba, Assette Hamadi Sall, Modi Cissé et Moussa Sy dit Binngel leydi et d’autres professeurs comme Ndiaye Amadou Malal, feu Aboubackri Belal BA entre autres et feu Pr Saidou Kane qui venait souvent dans la région dans le cadre de ses missions en tant qu´inspecteur de l´enseignement et de chercheur.

Je peux en résumé dire que j´ai attrapé très tôt le virus politique. Cela m´a valu la prison à l´âge de 18 ans faisant de moi, pour la petite histoire, le premier plus jeune prisonnier politique de Ould Taya en 1986. Cette expérience carcérale sous le régime militaire dur et pur du CMSN n´avait pas entamé mon engagement, ni ma détermination à combattre les injustices flagrantes et inacceptables dans notre pays, au contraire, elle m´a renforcé dans mes convictions.

J´ai récidivé aussitôt après ma sortie de prison en 1987 avec d´autres jeunes camarades au lycée de Kaëdi en initiant une grève scolaire pour protester contre l´exécution de nos 3 premiers martyrs le 6 décembre 1987 à Djreïda à savoir les lieutenants Bâ Seydi, Sy Saïdou et Sarr Amadou. J´ai été à nouveau recherché et poursuivi par la police mauritanienne à la veille du déclenchement du mouvement. J´ai été contraint à la clandestinité pendant quelque temps, ensuite à l’exil forcé à partir du 15 décembre 1987. Pour la petite anecdote, la police qui n´a pas pu mettre la main sur moi a arrêté mon oncle feu Abdoul Aziz Dia. Il était mon tuteur et aussi le surveillant général du lycée de Kaèdi.

C’était un homme de Dieu très respecté. Il fut détenu et pris en otage pour le seul crime d´être mon oncle. Il a fallu l´intervention de toutes les notabilités religieuses et traditionnelles de la région du Gorgol pour qu´il soit libéré après plus d´une semaine de détention arbitraire. Je voulais me rendre pour qu´il soit libéré mais il avait insisté auprès de ses visiteurs pour me prier de sortir du pays parce qu´il savait le sort peu enviable que m´avait promis l´ancien sanguinaire tortionnaire et directeur de la sureté régionale du Gorgol, le tristement célèbre commissaire baathiste Cheikh Ould El Mamy. Par la grâce de Dieu, j´ai pu échapper à la police et à la gendarmerie et sortir de Kaëdi qui était presque en état de siège non déclaré.

Je rejoins Dakar avec mon ami Dia Alassane Aly dit DIAZ. Nous y trouvons nos camarades exilés qui avaient échappé aux filets du tout puissant ministre de l’intérieur Djibril ould Abdallah, de feu Ely ould mohamed Vall et du tristement célèbre tortionnaire Deddahi. Ensemble, nous avions reconstitué le noyau dur des Flam, alerté l´opinion internationale sur la situation politique en Mauritanie mais surtout sauvé plus tard la vie de certains de nos ainés et dirigeants de l´organisation détenus à Oualata.

Grâce à nos contacts et la mobilisation médiatique et des organisations des droits de l´homme, nous avons mis la pression sur le gouvernement mauritanien qui a accepté finalement la visite de nos camarades détenus par des journalistes Abdel Aziz Dahmani de Jeune Afrique et de Babacar Touré de Sud Hebdo et des organisations des droits de l´homme. Nous avions maintenu le flambeau de la résistance jusqu'à la libération de nos dirigeants détenus et encadré et soutenu les premiers déportés mauritaniens au Sénégal et au Mali suite aux événements douloureux dits sénégalo-mauritaniens de 1989.

Depuis le 4èmecongrès ordinaire des FLAM, j’ai été propulsé comme responsable du département de la presse de notre mouvement et directeur de publication de notre organe d´informations le FLAMBEAU. Cet activisme débordant auprès de la presse sénégalaise et internationale m´a valu des mises en demeure répétées au Sénégal et j´ai échappé de justesse à une tentative d’extradition, devenue une expulsion vers un pays tiers en juillet 1999 suite aux pressions diplomatiques du gouvernement mauritanien. Grâce aux Nations-Unies, j´ai obtenu l´asile politique en Suède où j’ai continué mon activisme en tant que responsable de la communication des FLAM et qui m´a amené à créer le premier site internet d´informations d´un mouvement d´opposition mauritanien, en novembre 1999, le site Flamnet parce que nous avions compris très tôt que la dictature prospère sur le silence et la résignation des victimes. Ce site est toujours vivant et le seul des sites mauritaniens qui a survécu à tous nos régimes.

Après le congrès de mutation des Flam en août 2014, le parti FPC, créé à l’occasion, à travers le président Samba Thiam, m´a encore renouvelé sa confiance en tant que responsable de la communication extérieure et son porte-parole. Notre parti, malgré sa non-reconnaissance officielle, reste une force politique reconnue par tous les acteurs politiques grâce à son dynamisme et son ancrage dans notre milieu naturel et surtout auprès de la jeunesse consciente et engagée du pays.

Le pouvoir a compris que nous les avons bien compris et que nous sommes incorruptibles. C’est pourquoi, il tente par tous les moyens d’empêcher notre expression dans l´espace public par la diabolisation et le refus de reconnaissance officielle alors que nous avons rempli toutes les conditions légales requises. Cela ne nous surprend guère, c´est la triste réalité de la Mauritanie. Le système tente désespérément de se choisir des acteurs officiels qui lui sont accommodants.

● Question 3 : quelle analyse faites-vous de la situation politique et sociale de la Mauritanie aujourd’hui ? Et également concernant l’approche de positionnement de la Coalition Antis-Système à laquelle appartient votre parti les Forces Progressistes pour le Changement (les FPC toujours non reconnues par les autorités) par rapport au dialogue en gestation du côté du régime en place?

KT : La situation politique du pays est toujours dans le statu quo, une impasse totale. On assiste à une radicalisation du Système dans ses orientations politiques et idéologiques, à une arabisation à outrance du pays avec la montée des courants chauvins et ethnofascistes, à une exclusion systématique des composantes noires des postes de décision ainsi que du commandement administratif et des forces armées, au contrôle exclusif de l´économie et des banques par une seule composante nationale, à des expropriations et des spoliations des terres de cultures de la vallée au profit de la bourgeoisie compraodore au pouvoir.

Pour couronner le tout, on transforme des Mauritaniens de souche en apatrides et des sans-papiers dans leur propre pays par le biais d’un enrôlement insidieusement discriminatoire. Face à cet imbroglio politique inquiétant, il fallait unir les véritables forces progressistes, démocratiques et patriotiques autour du changement. La coalition antisystème est une dynamique unitaire à saluer et à renforcer. Elle a permis d´unir l’essentiel des forces progressistes qui mettent en avant la résolution de la question nationale et sociale.

Tous ont compris que la lutte en ordre dispersé contre l´ennemi commun n´a pas d´autre effet que la défaite pour tous et les dernières élections l´ont bien confirmé. Au niveau des FPC, depuis notre retour d´exil notre combat a toujours été d´unir toutes les forces démocratiques et progressistes autour de l´essentiel, de trouver un cadre de concertation et de lutte pour faire entendre notre voix. Malgré les quelques petites réticences et réserves par-ci, par là nous avons été persévérants et c´est dans ce sens qu´il faut comprendre et situer la position responsable et courageuse du président Samba Thiam, c´est une conviction et non un calcul politicien. Nous devons maintenir cette coalition dans la perspective des futures échéances électorales tout en gardant la liberté d´action et d´indépendance d´esprit des partis et associations membres de la Coalition.

Quant à votre question sur le dialogue, notre position de principe depuis l´appel du ”Manifeste du négro-mauritanien opprimé” de 1986 est que les problèmes mauritaniens doivent être posés par des mauritaniens, discutés entre mauritaniens et solutionnés par des mauritaniens autour de ce que nous appelions à l´époque un débat national. Vous connaissez la réponse du pouvoir de l’époque à cet appel au dialogue.

Nous sommes des africains éduqués aux vertus de l’arbre à palabres mais nous ne souhaitons pas que ce dialogue soit un énième dialogue sans effets tangibles. Il faut avoir le courage de poser les véritables questions qui minent le vivre ensemble à savoir l’épineuse question nationale et sociale que certains appellent question de l’unité nationale. Je pense aussi que l´Opposition démocratique a intérêt, pour éviter des manipulations, a aller groupée au dialogue si elle obtient bien sûr des garanties sérieuses et crédibles sinon rien ne l’y oblige.

Par ailleurs j’ai vu sur l’exposé de la feuille de route la question du « passif humanitaire » mais ici on confond entre l’effet et la conséquence. Les tueries ou le génocide que certains par pudeur ou peur appellent le passif humanitaire est une suite logique d’une politique chauvine et raciste qu’il faut nommer, dénoncer et combattre pour une Mauritanie plus juste et réconciliée.

● Question 4 : Ces derniers mois les pouvoirs publics de notre pays mènent une campagne de refoulements contre des étrangers dits “illégaux” que d’aucuns qualifient de chasse aux subsahariens, quelle lecture faites-vous de cette problématique ? Et également concernant les nationaux non enrôlés qui subissent des harcèlements policiers régulièrement relevés…

KT : L´expulsion des étrangers en Mauritanie n´est que la partie immergée, invisible du problème pour ne pas dire la face cachée de l’iceberg, elle répond à une logique chauvine, raciste, xénophobe du Système. Fortement impressionnés par le courant panarabiste chauvin ils inventent la théorie de « mouhadjirines » en Mauritanie. Ils considèrent les négro-mauritaniens comme des « immigrés » ouest-africains venus envahir la Mauritanie avec le colonisateur français donc tout bonnement la Mauritanie serait la seconde patrie arabe occupée par des noirs, en comparaison avec la Palestine. Il y a toujours cette propagande très ancrée dans le cercle du pouvoir à savoir le « péril nègre ».

Ce qui expliquait en partie les déportations massives des Noirs en 1989 et l´épuration ethnique au sein de l’armée en 1990/1991. Pour les partisans de l’arabité, la présence des subsahariens constitue une menace pour l’arabité exclusive du pays et renforcera le poids démographique des composantes négro-africaines. Voilà les fondements politico-idéologiques de cette orientation xénophobe et raciste de nos autorités et qui explique ces expulsions mais aussi l’enrôlement qui veut réduire les négro-mauritaniens en sans papiers, apatrides dans leur propre pays. On quitte du génocide physique pour un génocide biométrique moins visible auprès de l’opinion internationale.

● Question 5 : sur la problématique de l’esclavage en Mauritanie, depuis l’Ordonnance n° 81-234 du 9 novembre 1981 portant sur son abolition, d’autres initiatives législatives ont été prises mais le phénomène et ses manifestations restent périodiquement d’actualité, quels seraient selon vous des écueils à sa véritable éradication ?

KT : Il est étonnant qu’à l’orée du 21ème siècle, il se trouve des esprits encore imbus de la culture et de l’éducation esclavagistes pour considérer le profil et les compétences des citoyens à l’aune de leur prétendue ascendance! Il est encore plus inquiétant que l’Etat et ses démembrements laissent prospérer ces considérations déshumanisantes pour s’en prendre plutôt aux abolitionnistes, défenseurs de la dignité humaine et des valeurs républicaines.

Pire encore, ils versent dans l´apologie de la supériorité raciale dans un État qui se dit islamique, une religion qui prône l’égalité de tous les citoyens. Le prophète Muhammad (Paix sur lui) disait dans son sermon d’adieu: « Toute l’humanité descend d’Adam et Eve. Un Arabe n’est pas supérieur à un non-Arabe et un non-Arabe n’est pas supérieur à un Arabe. Un Blanc n’est pas supérieur à un Noir et un Noir n’est pas supérieur à un Blanc – si ce n’est par la piété et la bonne action ». Les obscurantistes n’en ont cure. Les écueils sont d’ordre sociétal pour ne pas dire sociologique.

Nous devons commencer par combattre cette mentalité par l’éducation et surtout par l’indépendance mentale, l’épanouissement économique de ces damnés de la république mais surtout une volonté politique de nos dirigeants pour éradiquer définitivement ces tares sociétales fondées sur l’injustice. Comme je le dis souvent, aucune injustice n’est plus acceptable qu’une autre.

C’est une conviction personnelle et principielle, je ne peux me permettre ce que je refuse aux autres. J’ai écrit et composé des poèmes depuis belle lurette pour dénoncer ces injustices sociales. Je suis un bon croyant et humaniste et notre Saint Coran nous dit « le plus noble d’entre vous auprès d’Allah, est le plus pieux ».

● Question 6 : notre sous-région a connu divers bouleversements géopolitiques ces dernières années, par exemple la création de la fédération des États de l’AES (Burkina Faso, Mali et Niger) sous un certain militarisme des espaces politiques, quel commentaire pouvez-vous faire sur situation ?

KT : A quelques exceptions près, tout régime militaire est de nature dictatoriale, un régime d´exception et de privations des libertés. Qui est mieux placé que nous les mauritaniens pour le confirmer? N´est-ce pas Sankara qui nous disait « un militaire sans formation politique et idéologique est un criminel en puissance ».

Ce qui se passe actuellement sous nos yeux dans les pays de l´AES est inacceptable et inadmissible. Cette fédération n´est en fait qu´une conglomération des petits putschistes et dictateurs, assoiffés du pouvoir et du sang, qui sous le prétexte de lutter contre le terrorisme, veulent réduire le peuple et les forces politiques au silence. Nous l´avons vu avec la répression sanglante qui frappe toutes les voix dissidentes au Burkina, la dissolution des forces politiques au Mali et l´intronisation de la présidence à vie du putschiste de Niamey.

● Question 7 : l’extrémisme violent secoue régulièrement certaines zones de la sous-région également, et d’imprudents raccourcis font des amalgames entre les terroristes et des populations peules avec un lot des sinistres bavures par endroits, quelle analyse faites-vous de cette complexe et lourde réalité ?

KT : Ce qui se passe dans certains pays de la sous région est vraiment triste. Le combat de ces prétendus moudjahidines n´a rien à avoir avec notre sainte religion, qui est une religion de paix et de tolérance. Nous, au niveau des FPC, considérons ces évènements graves autour de ces illuminés, qui n´ont été mandatés par aucune communauté, comme une menace sérieuse pour toute la sous région, un danger auquel il faut faire face avec fermeté certes, mais aussi avec beaucoup de discernement.

Cet amalgame entretenu entre populations peules et groupes terroristes est grave et nous assistons à une épuration ethnique qui ne dit pas son nom dans certains pays où des populations civiles innocentes, enfants, femmes et vieillards sont massacrés par des forces armées qui devaient assurer leur sécurité, assistées par leurs supplétifs, des milices civiles armées. C´est barbare et un génocide si on se réfère à la définition du génocide par la convention internationale des droits humains.

Ce qui est encore plus aberrant c’est qu´on voit certaines personnalités qui se disent panafricanistes entretenir ce discours odieux, je pense exactement à Nathalie Yamb et ses ”talibans”petits panafricons, qui sans nuance, versent dans cette logorrhée haineuse et irresponsable.

L´éminent professeur sénégalais, historien et militant de la gauche Abdoulaye Bathily avait pourtant attiré l´attention en 2014 d´un probable génocide des peuls et l´histoire lui donne raison si on voit ce qui se passe dans ces trois pays de l´AES.

Dans cette région. nous sommes tous des peuples métissés et nous devons par amour à notre chère Afrique nous méfier des discours ethnocentriques et irrédentistes qui peuvent brûler tous nos Etats. Ne jouons pas avec le feu, vu la sensibilité de cette question et la fragilité de nos États. Pour finir je pense sérieusement qu’on ne réglera pas ce problème en se contentant seulement de combattre ces terroristes.

Il faudra aller au-delà, mesurer l’impact de ce discours d’intolérance, fanatique, et en déterminer les causes profondes. Ce terrorisme aveugle, à vocation apocalyptique, prospère sur le lit des frustrations et des misères des populations vulnérables parce que sous-éduquées et/ou laissées pour compte par nos gouvernants.

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