25-06-2025 10:32 - Tensions à la tête du secteur énergétique : la Somelec et son ministère de tutelle en désaccord

Tensions à la tête du secteur énergétique : la Somelec et son ministère de tutelle en désaccord

Shems Maarif -- Une mésentente grandissante oppose le ministre du Pétrole et de l’Énergie, Mohamed Ould Khaled, et le directeur général de la Société mauritanienne d’électricité (Somelec), Sidi Ould Salem. Le différend, qui couvait depuis plusieurs semaines, commence à avoir des répercussions sur la coordination entre les deux institutions.

Selon des sources internes, le directeur général accuse certains cadres de la société d’avoir communiqué directement avec le ministère sans passer par sa hiérarchie. Il leur reproche notamment d’avoir pris part à des réunions ou transmis des données techniques sans en informer la direction générale. Plusieurs responsables auraient été limogés pour cette raison.

En réponse, Sidi Ould Salem a publié lundi une note de service strictement encadrant les échanges avec l’extérieur. Le texte interdit désormais toute participation à des réunions ou toute transmission d’informations liées aux activités de la société sans autorisation préalable écrite de sa part. La directive s’applique à l’ensemble des services et responsables de la Somelec.

Cette décision s’inscrit dans un climat déjà tendu. Selon plusieurs observateurs du secteur, Sidi Ould Salem est perçu comme un dirigeant au caractère rigide et peu conciliant, ce qui ne facilite pas la communication interne ni la relation avec la tutelle. À l’inverse, le ministre Mohamed Ould Khaled est décrit comme courtois, posé, et soucieux de la collaboration, ce qui accentue le contraste entre les deux hommes.

Pour de nombreux analystes, ce bras de fer illustre les dysfonctionnements de gouvernance dans le secteur énergétique, à un moment où le pays fait face à des défis croissants en matière d’approvisionnement et de stabilité du réseau électrique.

En l’absence d’un arbitrage clair de l’exécutif, la poursuite de ces tensions pourrait freiner les efforts de réforme dans un domaine aussi stratégique que celui de l’énergie.



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Commentaires (2)

  • clean clean (H) 25/06/2025 17:23 X

    La SOMELEC : Une entreprise malade de sa corruption et de son incompétence

    La SOMELEC, censée être le moteur énergétique de notre pays, est aujourd’hui minée par un malaise profond. Cette entreprise souffre d’une corruption généralisée, aggravée par l’incompétence manifeste de bon nombre de ses agents. Incapables de régler le moindre litige avec les consommateurs de façon professionnelle, ces agents n’ont pour seule réponse que la menace de coupure d’électricité — un chantage indigne, surtout à une époque où l’électricité est devenue un besoin vital.

    Aujourd’hui, tout dépend de l’accès au courant : internet, transferts d’argent, appareils électroménagers, réfrigération des médicaments, voire la simple sécurité des foyers. Couper l’électricité équivaut à priver les citoyens de leurs droits les plus fondamentaux.

    La SOMELEC, au lieu d’être un service public digne de ce nom, est devenue un terrain fertile pour ceux qui cherchent à s’enrichir illicitement, au détriment de la société dans son ensemble. Il est urgent d’agir.

    Une proposition pour sortir de l’impasse

    Pour mettre fin à ce système injuste et couper l’herbe sous les pieds de ceux qui détournent les ressources, je propose une réforme radicale de la tarification :

    • Instaurer des tarifs fixes selon des critères objectifs : taille de la maison (nombre de chambres, un ou plusieurs niveaux), nature de l’usage (résidentiel, commercial, industriel), etc.

    • Adapter les tarifs au niveau de vie : en tenant compte du revenu des foyers, afin de garantir un minimum vital à chacun.

    • Mettre en place un système de plafonnement intelligent : en cas de consommation excessive, prévoir des plans d’apurement ou de facilités de paiement, sans jamais recourir à la coupure brutale.

    • Transparence et contrôle : création d’un organe indépendant pour surveiller la gestion de la SOMELEC, avec implication de la société civile.

    En France, par exemple, de nombreux facteurs sont intégrés dans le calcul des factures d’électricité : niveau de consommation, type de logement, aides sociales, etc. Ici, rien de tout cela. Le consommateur est seul, et la société nationale est entre les mains d’agents qui, pour beaucoup, ne cherchent qu’à se remplir les poches.

    Il est temps de refonder notre rapport à l’énergie. L’électricité n’est pas un luxe. C’est un droit.

  • habouss (H) 25/06/2025 13:02 X

    Sidi Ould Salem, doit en sourire et être content ! Car quand on qualifie quelqu'un de la sorte "un dirigeant au caractère rigide et peu conciliant", c'est qu'il ne permet pas le vol et le détournement et reste insensible aux actions des intermédiaires mal intentionnés qui plombent l'administration mauritanienne.