24-06-2025 09:54 - Ahmedou Ould Abdallah : Ce qui se passe au Sahel est une tragédie continue et nous refusons que les “islamistes” servent de couverture aux trafiquants

Ahmedou Ould Abdallah : Ce qui se passe au Sahel est une tragédie continue et nous refusons que les “islamistes” servent de couverture aux trafiquants

Taqadoumy -- Le diplomate et expert onusien Ahmedou Ould Abdallah a déclaré, lors d’un séminaire organisé par le Centre Sahel pour l’expertise et le conseil, que ce que vivent les pays du Sahel africain constitue une « tragédie continue depuis de nombreuses années », appelant à une approche globale dépassant la seule dimension sécuritaire et prenant en compte la mauvaise gouvernance ainsi que les crises imbriquées.

Ould Abdallah a exprimé sa satisfaction de constater une participation féminine au centre, qualifiant cette rencontre « d’importante dans un contexte de préoccupations régionales et internationales croissantes dues aux crises, notamment la tragédie de Gaza et la guerre irano-israélienne ».

Il a souligné que la région du Sahel est devenue « délaissée, en particulier au niveau du financement », malgré la détérioration continue dans ses pays, citant le Soudan comme un exemple de l’échec de la communauté internationale à empêcher l’effondrement et la division.

L’expert onusien a ajouté que le Niger, bien qu’étant un pays producteur de pétrole géré par une compagnie chinoise, souffre d’isolement international et exporte son pétrole via le Bénin dans un contexte d’insécurité fragile, indiquant que « l’absence de sécurité est liée à la mauvaise gouvernance ».

Il a affirmé : « La situation au Mali, au Niger et au Burkina Faso est préoccupante, les frontières sont fragiles et la violence se déplace et se propage comme un feu de broussailles. »

Ould Abdallah a alerté que les groupes armés actifs dans la région « ne sont pas de véritables islamistes, mais des trafiquants d’armes, de drogues et de cigarettes », mettant en garde contre l’utilisation du discours religieux comme couverture pour les activités de trafic et de criminalité organisée.

Il a précisé : « Je dis cela sans idéologie, mais fondé sur une longue expérience, ayant vécu plusieurs années en Somalie et suivant la situation avec une grande inquiétude. »

Il a conclu en affirmant que la stabilité économique est un pilier essentiel pour relever ces défis, évoquant l’expérience du Rwanda qui accueille aujourd’hui « les plus grands investissements arabes en Afrique », insistant sur le fait que « pas de développement sans sécurité, et pas de sécurité sans bonne gouvernance. »





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Commentaires (1)

  • activiobservat (H) 24/06/2025 15:25 X

    Diaspora pages –Pour la Sécurité et la stabilité notre pays doit compter surtout sur la diplomatie plus que sur les forces armées et forces de l’ordre bien que nos forces comptent au sein d’elles de braves officiers et sous-officiers et qu’elles sont bien commandées depuis toujours, mais le pays est de 1 million de km2 avec moins de 5 millions habitants ne pouvant pas aligner des centaines de milles de soldats. En plus, les guerres ne se font plus avec les armes conventionnelles classiques, mais plutôt d’autres moyens qu’on ne peut obtenir que si on a un partenaire de grande puissance fiable qui fournit des renseignements et d’autres armes sophistiquées coûteuses. Donc cela revient encore à la diplomatie pour pouvoir avoir ce partenaire. Notre diplomatie est certes bien dotée en ambassadeurs compétents et autres diplomates expérimentés mais malheureusement actuellement elle est mal coiffée car le ministre Oul Merzoug qui selon ses collaborateurs est en train de gâcher tous les acquis réalisés par ses prédécesseurs dans ce ministère, il essaye de nommer des chauffeurs, des secrétaires ou plantons dans des fonctions de cadres supérieurs car Oul Merzoug est complexé face aux cadres supérieurs. Il n’arrive à communiquer correctement qu’avec des subalternes de bas niveau. Il paraît qu’il n’a pas l’éducation de base qui le prépare à communiquer avec les cadres supérieurs, il a plutôt tendance à familiariser avec les bas niveaux. On sait que la diplomatie est bien tenue par les ambassadeurs compétents en étroite relation avec le Président Ghazouani et ses conseillers expérimentés et que le ministre Oul Merzoug, faible, absent a plutôt un rôle d’accueillir des personnes étrangères pour la forme mais pas pour le fonds, et que Oul Ghazouani voudrait montrer aux étrangers que la Mauritanie applique de la discrimination positive en nommant comme ministre une personne de la communauté Haratines. Mais les enjeux actuels de la diplomatie pour le pays sont plus sensibles et dépassement cet objectif. Le ministère des affaires étrangères doit être confié à une haute personnalité capable d’inspirer confiance aux interlocuteurs extérieurs, une personnalité comme les ex ministres Mohamed Saleck Oul Mohamed Lemine ou Sid Ahmed Oul Mohamed, ou Ahmedou Oul Abdella, ou Ismael Oul Cheikh Ahmed, ou Bilal Oul Werzeg, ou n’importe qui autre, pas Oul Merzoug.