Le projet Net-Aïchou, financé par l’Union européenne à travers son service des instruments de politique étrangère (FPI) et mis en œuvre par Action contre la Faim vise le renforcement de la cohésion sociale, le vivre-ensemble et le maintien de la paix entre les communautés hôtes, réfugiées et retournées dans la wilaya Hodh Chargui (Mauritanie).

Dans son volet agropastoral l’un des enjeux est de garder les animaux en vie et de protéger le cheptel existant. Pour y faire face Action contre la Faim mène une activité qui consiste à distribuer de l’aliment de bétail et des pierres à lécher pour permettre aux porteur.teuse.s de droits de maintenir leur cheptel en bonne santé durant la période de soudure.

Cette période de soudure est le moment de l'année où l'accès à une nourriture suffisante est le plus difficile avec une augmentation des prix des denrées alimentaires et de l’aliment de bétail.

Khaddou, réfugiée malienne en Mauritanie qui a dû surmonter de nombreux obstacles pour reconstruire sa vie loin de chez elle en travaillant sans relâche malgré les difficultés et l’incertitude de sa situation est l’une des bénéficiaires de cette activité.

Les résultats ont été remarquables. « Grâce au projet Net'Aïchou, j'ai pu sauver mes 3 chèvres laitières et mes 3 vaches et ainsi garantir la survie de ma famille. J’ai pu continuer à produire le lait pour ma famille surtout mes enfants » souligne Khaddou qui a bénéficié de deux sacs de 40kg d’aliments de bétail et 5kg de pierre à lécher. Ses animaux sont essentiels pour sa subsistance et représentent une source de revenus et de nourriture pour sa famille.

Khaddou partage son expérience avec émotion : « En tant que réfugiée malienne en Mauritanie, j'ai dû faire face à de nombreux défis. Il y a eu des moments où j'ai douté de pouvoir continuer. Ce soutien a transformé ma vie et m'a redonné espoir. Aujourd'hui, je me sens plus forte et plus confiante pour affronter l'avenir. »

Cette expérience a montré l'importance de l'accompagnement des éleveur.se.s durant les périodes critiques. Khaddou a non seulement renforcé son cheptel, mais elle a également acquis des compétences précieuses pour l'avenir à travers les messages de sensibilisation sur la gestion rationnelle des moyens d’existence tel que la stratégie de déstockage préventif du cheptel.

Elle conclut en disant « J’aimerais dans le futur avoir une autonomie financière à travers une AGR, qui va me permettre de subvenir à mes besoins ». Son histoire est un témoignage illustrant ce processus de résilience des communautés réfugiées, un exemple de persévérance pour les autres membres, pouvoir croire en leurs capacités, pouvoir agir pour se reconstruire et participer à la dynamique socioéconomique de leur territoire d’accueil.