10-04-2023 18:38 - Vidéo. Procès de l’ancien président mauritanien Mohamed ould Abdel Aziz: les débats de fond commencent

Vidéo. Procès de l’ancien président mauritanien Mohamed ould Abdel Aziz: les débats de fond commencent

Le360 Afrique - Après plusieurs incidents et un détour par le Conseil constitutionnel dans le cadre d’une féroce bataille de procédures, le procès de l’ancien chef de l’Etat mauritanien (2008-2019), Mohamed ould Abdel Aziz, devant le tribunal spécial chargé de la lutte contre la corruption, est entré dans les débats de fond.

Explications avec Me Clédor Cyré Ly, avocat au barreau de Dakar, qui défend l’ancien président, et Me Brahim Ebetty, coordinateur du collectif des avocats de l’Etat.

La juridiction devrait maintenir le même rythme à partir de lundi 10 avril, avec la poursuite de l’audition des témoins et de possibles déballages. La défense dénonce «un procès politique» mais entend désormais le démontrer par des arguments de droit.

Venu en renfort au collectif des avocats de la défense depuis quelques semaines, maître Clédor Cyré Ly, avocat au barreau de Dakar, constate que le tribunal a décidé de donner une nouvelle cadence à ce procès après la décision du Conseil Constitutionnel. Une accélération des débats matérialisée par l’audition de l’ancien président de la République.

A la barre, Mohamed ould Abdel Aziz a contesté la compétence du tribunal et a rappelé l’article 93 de la Constitution qui lui confère l’immunité. A la lecture du chapelet d’infractions contenues dans l’acte d’accusation, il a plaidé non coupable.

Le tribunal a enchaîné avec l’audition des témoins. Les autres accusés devraient défiler à la barre à partir de cette semaine.

Cependant, malgré le début de la bataille de fond, l’avocat sénégalais estime que le tribunal anti-corruption n’a pas tiré toutes les leçons juridiques de la décision du Conseil Constitutionnel.

Ainsi, il relève l’usage d’une formulation «bizarre» au sujet de l’article 47 de la loi anti-corruption, relatif à la rémunération des services et fonctionnaires impliqués dans le processus de recouvrement des avoirs à l’origine des poursuites.

Une formulation à contrario qui veut dire que l’application de cette disposition est contraire à la Constitution. La conséquence devrait être l’annulation de tous les actes de police judiciaire et d’instruction, soutient l’avocat.



Maître Ly évoque également «d’autres irrégularités» notamment la constitution de partie civile par l’Etat. L’avocat dakarois aborde enfin les problèmes de santé de son client, son moral, rappelle son œuvre à la tête du pays et dénonce la «violation des engagements internationaux de la Mauritanie».

Quant à maitre Brahim Ebetty, coordinateur du collectif des avocats de l’Etat, constitué partie civile dans cette affaire, il note avec satisfaction le démarrage du procès de l’ancien président de la république, après de multiples manœuvres dilatoires de la part des avocats de la défense, visant à retarder les débats sur le fond.

Maître Ebety revient sur le début des auditions, notamment celle de Mohamed Abdel Aziz, principal accusé, et des premiers témoins à charge.

La partie civile attend de ce procès «la réparation de l’énorme préjudice subi par l’Etat de Mauritanie» selon maître Ebety, qui est par ailleurs bâtonnier de l’Ordre National des Avocats (ONA). Il plaide pour un procès équitable, dans le respect des droits de toutes les parties.

Par Amadou Seck (Nouakchott, correspondance)



Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


Commentaires : 0
Lus : 3627

Postez un commentaire

Charte des commentaires

A lire avant de commenter! Quelques dispositions pour rendre les débats passionnants sur Cridem :

Commentez pour enrichir : Le but des commentaires est d'instaurer des échanges enrichissants à partir des articles publiés sur Cridem.

Respectez vos interlocuteurs : Pour assurer des débats de qualité, un maître-mot: le respect des participants. Donnez à chacun le droit d'être en désaccord avec vous. Appuyez vos réponses sur des faits et des arguments, non sur des invectives.

Contenus illicites : Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes ou antisémites, diffamatoires ou injurieux, divulguant des informations relatives à la vie privée d'une personne, utilisant des oeuvres protégées par les droits d'auteur (textes, photos, vidéos...).

Cridem se réserve le droit de ne pas valider tout commentaire susceptible de contrevenir à la loi, ainsi que tout commentaire hors-sujet, promotionnel ou grossier. Merci pour votre participation à Cridem!

Les commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité.

Identification

Pour poster un commentaire il faut être membre .

Si vous avez déjà un accès membre .
Veuillez vous identifier sur la page d'accueil en haut à droite dans la partie IDENTIFICATION ou bien Cliquez ICI .

Vous n'êtes pas membre . Vous pouvez vous enregistrer gratuitement en Cliquant ICI .

En étant membre vous accèderez à TOUS les espaces de CRIDEM sans aucune restriction .

Commentaires (0)