04-03-2022 22:30 - La Mauritanie peut devenir un pôle économique maritime incontournable en Afrique de l’Ouest et du Nord

La Mauritanie peut devenir un pôle économique maritime incontournable en Afrique de l’Ouest et du Nord

Sidi Mohamed MOHAMED CHEIKH - La Mauritanie qui se positionne sur un croisement stratégique des routes maritimes pour les échanges commerciaux entre le nord et le sud, par lequel passent plus de 20 000 navires de commerces internationales par an et possède un énorme potentiel de ressources halieutiques renouvelables, de ressources gazières, minérales et éventuellement pétrolières peut-elle retrouver sa place historique dans la sous-région de l’Afrique de l’Ouest et du Nord ?

Pourtant, elle a développée activement ces dernières années son économie maritime, à travers l’extension et le renouvellement de toutes ses installations portuaires, ce qui a entrainer une croissance continue du trafic maritime et par suite du volume d’échange commercial qui en voisine désormais les 35 millions de tonnes chargés et/ou déchargés du bord de plus de 1200 navires étrangers admis chaque année dans les différentes installations portuaires du pays (PANPA, PAN, SNIM et GIP).

Ce développement actif est accompagné par une évolution remarquable de la demande sur les services, les professions et les métiers annexes à la pêche maritime, au transport maritime, à l’exploration et à l’exploitation du potentiel de l’Oïl/Gaz dans l’offshore national, tels que la servitude maritime, le transbordement, le remorquage, le pilotage, la manutention, l’avitaillement, l’assistance technique, la logistique, la maintenance ainsi que la consignation, l’acconage et le courtage maritime.





D’autre part, la mer est un moteur de développement des économies dans le monde qui offre un potentiel considérable en matière de croissance et d’innovation. Cependant, la mer est un milieu hostile qui a sa propre réglementation et ses propres normes unies formalisées au niveau mondial. Cette particularité exige une cohérence harmonieuse du développement et de la promotion de toutes les activités économiques ou touristiques qui s’exercent dans ce milieu d’une façon simultanée et bien coordonnée.

Alors qu’au fil des 40 années passées, les politiques Gouvernementales nationales se focalisent sur les recettes tirées de l’activité de la pêche maritime comme principale contributeur au budget de l’Etat, oubliant les exigences de la globalisation maritime internationale visant un développement synchronisé, cohérent, harmonieux et efficace de toutes les activités économiques ou touristiques maritimes qui s’exercent en mer ou à proximité de la mer. Et ne tenant pas compte des pertes des caisses de l’Etat dues à la faiblesse criante des capacités des administrations maritimes désignées qui sont issues des redevances et taxes prévues sur les agréments, les certifications et les visites techniques des navires et qui sont beaucoup plus important et qui s’inscrivent dans la durabilité de ces économies maritimes émergentes.

Ces faiblesses sont renforcées davantage par la diversification des responsabilités et d’ancrage technico-administratif des ports et d’autres institutions ayant des missions maritimes régaliennes entre plusieurs Départements Ministériels dont notamment :

- Le MET à travers sa tutelle sur le PANPA,

- Le MPEMI à travers sa tutelle sur le Port de la SNIM et CNHY,

- Le MEDD à travers sa tutelle sur les projets du littoral et ceux de la lutte contre les pollutions marines,

- Le MDN à travers sa tutelle sur ACN et

- AZF de NDB sa tutelle sur le PAN, EPBR.

Cet éclatement de responsabilité et d’ancrage est à l’origine d’un éparpillement des moyens de l’Etat rendant l’action civile de l’Etat en mer incohérente et créant un dysfonctionnement administratif criant et une faible coordination entre l’autorité maritime et celles portuaires. Cette incohérence de l’action globale de l’Etat en mer constitue immanquablement le principal majeur handicap qui continu à freiner le développement et la promotion de ce secteur de la pêche et de l’économie maritime, malgré les nombreuses étapes, stratégies, visions et programmes élaborées pour son développement.

Car, la mer est un milieu hostile qui a sa propre réglementation et ses propres normes unies formalisées au niveau mondial. Cette particularité de la mer exige des Etats riverains, le recentrage de l’ensemble de leurs moyens pour le renforcement des capacités humaines, matérielles, techniques et financières et le recadrage des missions de leurs administrations maritimes désignées afin pouvoir répondre aux défis majeurs que posent l’exercice desdites activités économiques dans ce milieu hostile de la mer.

C’est ainsi que la majorité des pays maritimes ont aussitôt recentrés et recadrés leurs efforts individuels et s’organisés au niveau régional dans des mémorandums d’ententes (MOU) afin d’avoir une action en mer plus cohérente et plus efficace.

C’est dans ce cadre que, la Mauritanie, à l’instar de tous les pays maritimes, a l’obligation de se conformer et le devoir de rehausser au plus haut niveau son administration, afin de répondre aux défis majeurs que pose la gestion de son domaine et de ses activités maritimes, y compris sa ZEE, son littoral, ses navires, ses ports, et les autres activités récréatives liées à la mer.

Il s’agit d’intégrer la contribution du sous-secteur du transport maritime et services annexes à la réalisation des objectifs du Département de la pêche maritime pour avoir une croissance économique intelligente, durable et inclusive. Cette intégration permettra immanquablement d’accroitre les avantages et retombées sociaux-économiques tirées de l’exploitation des diverses ressources du pays.

Il est aussi grand temps pour notre Gouvernement de recentrer et recadrer les moyens et missions des administrations dans des agences de fortes capacités capables d’atteindre l’objectif principal de la mise à haut niveau institutionnel, organisationnel, opérationnel et même logistique de l’Autorité Maritime de l’Etat.

Afin de permettre à celle-ci de pouvoir jouer pleinement les divers rôles de l’Etat, ainsi satisfaire les obligations de l’Etat du pavillon, du port et côtier dans le domaine de l’exploitation, de la préservation des ressources marines, de la protection de l’environnement marin, de la sûreté et de la sécurité maritimes et des installations portuaires et par suite rendre l’action civile de l’Etat en mer plus cohérente et plus efficace. « La gestion des affaires maritimes par des administrations centrales de faible capacité est révolue dans le monde d’aujourd’hui ».

Ce rehaussement institutionnel et organisationnel permettra non seulement aux opérateurs nationaux et étrangers d’investir dans des nouvelles opportunités génératrice de richesses et pourvoyeuses d’emplois mais aussi la récupération d’important manque à gagner pour les caisses de l’Etat à travers les redevances et les taxes des agréments, des certifications et des prestations rendus aux opérateurs économiques professionnels et aux navires.

Outre, l’avantage de l’impact sociaux-économique, cette réforme servira sans nul doute à rassurer davantage les investisseurs, les grandes compagnies internationales, les organismes professionnels à s’installer dans notre pays et encouragera l’établissement d’un partenariat publics privés PPP fructueux dans les divers sous-secteurs de l’économie maritime. Elle aidera immanquablement notre pays à retrouver sa place historique de pôle économique, sociale et politique incontournable dans cette sous-région de l’Afrique de l’Ouest et du Nord.

Sidi Mohamed /MOHAMED CHEIKH

Ingénieur Expert des affaires maritimes





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Commentaires (1)

  • hamaodo (H) 05/03/2022 00:12 X

    tu parles tu viens de quelle planète toi?