24-02-2012 11:12 - S.O S pour le monument aux morts d’Oumtounsy, 18 Août 1932 (Première Partie).
Cet événement a eu lieu quelque mois, après la mort pour El jihad en mars 1932 de l’émir Sid’ahmed Ould Ahmed Ould Aïda.
Dans un petit matin brumeux, le 18 Août 1932 à 82 km au Nord de Nouakchott, a eu lieu la célèbre bataille d’Oumtounsy entre une colonne composée de 4 compagnies notamment : celle des tirailleurs sénégalais, de Trarza, d’El-Agheur et celle de Mbeyghira ayant des effectifs estimés de 800 à 1200 hommes, à peu près, de l’armée française équipées de mitrailleuses...
...grenades et fusils individuels à tir rapide et 60 moujahdia dont 30 portés des fusils individuels à tir rapide, 22 avec fusils à pistons ou à tir gras et 8 sans arme, accompagnateurs s’occupant essentiellement des montures du groupe Jihadiste mais le rôle du célèbre moujahid Brahim Salem Ould Meychane a été dominant dans cette victoire.
Des forces donc incomparables sur tous les plans, surtout en puissance de feu, en hommes, en armement et en formation militaire. Cette importante colonne militaire a été totalement défaite et anéantie par un petit groupe d’’elmoujahdia sans arme consistante, ni logistique, ni formation adéquate.
La colonne a subi de lourdes pertes en hommes : plus de 36 morts, plus de 20 blessés, 8 prisonniers* et la logistique totalement emportée. Le lieutenant de Mac-Mahon qui commandait les opérations a succombé sur le champ de bataille avec six de ses compagnons français assurant l’encadrement de la troupe. Seul un sous- officier français avait été sauvé par un excellent goumier du nom de Ould Lehweichy.
Du côté d’Elmoujahdia, il y a eu 9 morts dont chef du gheizou Sidi Ould Cheikh Ould Laroussy qui a succombé à la suite d’une blessure aux hanches après la traversée du cordon de laghchar en retrait avec sa troupe dont 4 blessés légers.
C’est incroyable mais vrai d’où il y a eu un miracle surnaturel qui dépasse la force humaine.
Seul un militaire peut donner, mesurer et traduire les tenants appropriés de cet événement militaire inédit. Pourtant cette colonne était bien informée et préparée à la rencontre des jihadistes qui faisaient une progression vers le sud signalée par des indicateurs connus et elle faisait mouvement depuis quelques jours pour leur couper la route.
Aussi, il a eu quatre (4) autres faits marquant :
1°/ il a été constaté que la motivation profonde d’Elmoujahdia était ’’ chahada ‘’ et non le butin.
2°/ le site a été illustré par les français avec un grand monument en béton armé dans un délai record et dans des conditions extrêmement difficiles à cette époque, visible de très loin et peint en blanc vif, servant de repère dans un désert ou la meilleure boussole perd son nord.
3°/ Pourtant les français n’ont pas illustré de la même manière leurs dizaines de morts plus gradés que le lieutenant De Mac-Mahon, y compris le célèbre Coppolani. L’explication qu’il soit le fils d’un ancien Président de la république n’est pas suffisante de mon point de vue à cause de la juxtaposition des autres évènements notamment la défaite facile et le passage de la première piste entre Nouakchott- Akjoujt sur le site.
4°/ En plus, la route goudronnée passe aujourd’hui à quelque mètres seulement de ce site : Évènement récent ! Et pourquoi nos routes n’ont pas passées sur d’autres monuments ou cimetières vénérés à l’exception, à ma connaissance, de Tiweyla située sur le même axe.
Est-ce que tous ces phénomènes sont les faits du hasard ? Je ne peux personnellement y croire. Si, nous traduisions les faits et les circonstances, on est amené par toute évidence à conclure qu’il s’agisse d’une action du créateur porteuse de deux messages :
A°/ Le premier pour dire aux français que la force ne garantit pas nécessairement le succès ; les exemples sont nombreux dans ce domaine et d’autre part que la colonisation est injuste pour un pays musulman. Ce qu’ils ont parfaitement bien compris plutard pour opérer la décolonisation en Afrique.
B°/ Le deuxième est un signal fortement avancé pour dire aux mauritaniens de verser dans un sentiment national et de défendre leur pays contre l’invasion étrangère. Ce qu’ils n’ont pas compris jusqu’à l’arrivée du missionnaire feu Mokhtar Ould Daddah qui a rempli à la meilleure perfection la mission souhaitée par ALLAH pour la Mauritanie, orientation divine exprimée par l’événement miraculeux d’Oumtounsy.
Sa mission, entre autres, consistait à créer et implanter un Etat islamique nationaliste modéré sur le reste du territoire mauritanien sous la coupe de la colonisation française dont les prémices ont été l’événement d’Oumtounsy. Mission excellemment bien réussie : Trait d’union entre l’Afrique blanche et noire.
Il est à noter que les frontières réelles de la Mauritanie constituant la tête de pont de l’ensemble sahélien partant du Sud ‘’du pont Mohmed Lehbib à Saint- Louis’’ longeant à l’Ouest l’Atlantique vers le Nord jusqu’au niveau Nord de L’Oued Draa pour passer aux limites Sud de Bechar, continuant vers le Niger pour prendre pied sur tout le nord- Mali et aboutissent à l’embouchure du fleuve du Sénégal qui constitue les limites Sud.
J’en déduis que Feu Mokhtar était bien missionnaire du créateur, même si, l’erreur du partage du Sahara a été une option mal-calculée et pour laquelle il a été, malheureusement, sévèrement sanctionné. Cependant, il avait toujours considéré, à juste raison, que la Mauritanie fait partie d’un grand ensemble, victime d’un découpage injuste pour des intérêts coloniaux et ne répondait nullement aux réalités historiques et humaines de cette région dont les populations sont liées par le sang, la culture, les traditions, la langue et les usages et coutumes.
Le Sahara est né de ce découpage de cet ensemble, chose confirmée par la convention établie le 11 juillet 1900 entre la France et l’Espagne par laquelle les français cédaient aux espagnols le RIO D’ORO.
Cette partie de l’histoire du Sahara a été toujours occultée pour des raisons obscures.
Ceci est bien sûr contraire à tout ce qui s’est tramé par- ci et par- là sous la cape ou à découvert sur cette partie de cet ensemble dans laquelle nos familles ont été inhumainement divisées et partagées par la zone de découpage, les effets sordides de la colonisation.
Cette convention se trouvait jusqu’à une date récente dans les archives françaises, espagnoles et celles de Dakar.
Par ailleurs, Le départ non autorisé du missionnaire a plongé la Mauritanie dans les creux des fortes vagues de notre océan atlantique du côté ouest de Nouakchott, ballottée de l’une à l’autre depuis cet événement et pour combien de temps encore ? Dieu, seul, le sait ! Certes, son départ du pouvoir s’est avéré également et enfin de compte, une catastrophe de débrayage du système d’un Etat relativement jeune et sans expérience des secousses qu’entrainent le changement de pouvoir dans un pays des non- avertis.
L’analyse intellectuellement honnête des faits et circonstances relatés ci-dessus m’autorise personnellement à décréter le site du monument aux morts d’Oumtonsy ‘’ SACRO- SAINT’’.
Partant de cette considération, il sied à tout mauritanien honnête et digne de ce nom d’assurer, à ce lieu historique et volet important de notre passé, respect et préservation pour la mémoire de nos morts des deux côtés et les français doivent se joindre à nous.
Brahim Ould Boidaha, Consultant
Tel : 22031512
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