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Vers une architecture numérique commune pour notre administration publique ?
Depuis quelque temps, on voit apparaître de plus en plus de projets numériques au sein de l’administration : une plateforme pour tel département, un portail spécialisé pour un autre, un système d’information dédié ici ou là. Cette dynamique montre que la modernisation avance réellement, et c’est une évolution qu’il faut saluer.
Mais lorsqu’on prend un peu de recul, une question finit par revenir :
est-ce que nous construisons un ensemble cohérent, ou accumulons-nous, au fil des besoins, des solutions qui ne dialoguent pas toujours entre elles ?
Dans plusieurs pays, la transformation numérique a suivi un chemin un peu différent. Ils ont commencé par mettre en place un socle numérique commun, une base partagée par l’ensemble de l’État pour les fonctions essentielles : les finances publiques, la gestion des ressources humaines, la paie, les marchés publics…
Ensuite, chaque ministère ajoute, au-dessus de cette base, les modules qui correspondent à ses propres missions. Rien de rigide, mais une structure qui permet d’éviter les doublons, de réduire les coûts et d’assurer une vraie interopérabilité.
Cette démarche donne à l’administration une sorte de colonne vertébrale numérique, qui rend l’action publique plus lisible et plus durable. Elle permet aussi de mieux capitaliser sur les efforts engagés.
Chez nous, notre pays a avancé sur plusieurs chantiers importants ces dernières années, et cela mérite d’être reconnu. Cependant, la diversité des projets, des approches et des prestataires peut parfois donner une impression de dispersion, qui rend plus difficile l’émergence d’une vision globale et stable.
C’est dans cet esprit que je partage ici une réflexion, n’étant pas spécialiste dans le domaine. Je me demande simplement s’il ne serait pas utile, à un moment, d’organiser une journée de réflexion réunissant les spécialistes du numérique, les institutions concernées et ceux qui suivent ces dossiers, pour examiner ensemble l’idée d’un système gouvernemental intégré, pensé pour notre contexte et nos priorités.
L’objectif serait de s’appuyer sur l’expertise de ceux qui maîtrisent ces sujets, de confronter les expériences et de voir si un modèle commun pourrait réellement renforcer l’efficacité, la cohérence et la continuité de notre action publique.
En somme, la transformation numérique ne se résume pas à empiler des plateformes : c’est une manière de repenser la façon dont l’État travaille, se structure et se modernise. Et une réflexion collective, posée et ouverte, pourrait nous aider à aller plus loin, plus sereinement.
Diyae Dine Khattry Jiddou