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Les produits du Sahara occidental inclus dans l'accord commercial Maroc-UE
RFI AFRIQUE -
Le Sahara Occidental entre dans l'accord commercial entre le Maroc et l'Union européenne. Il y a un an, les produits de cette région occupée à 80% par le Maroc, mais toujours revendiquée par les indépendantistes du Front Polisario, avaient été retirés des accords par la Cour de justice de l'Union européenne. Désormais, les produits du Sahara Occidental bénéficieront du même traitement préférentiel accordé à ceux du royaume en matière de droits de douane.
L’étiquetage des produits devra préciser qu’ils proviennent du Sahara occidental. C'était une mesure réclamée par la Cour de justice de l'Union européenne dans une décision prise il y a un an.
Dans cette même décision, la Cour avait annulé une partie des accords commerciaux entre Bruxelles et Rabat sur la question du Sahara occidental. Elle avait jugé que ces accords ne tenaient pas compte des droits à l’autodétermination du peuple sahraoui.
Vaste étendue désertique de 266.000 km² situé au nord de la Mauritanie, le Sahara occidental est le dernier territoire du continent africain dont le statut post-colonial n'est pas réglé. Le Maroc en contrôle plus de 80% à l'ouest, le Front Polisario moins de 20% à l'est, le tout étant séparé par un mur de sable et une zone tampon sous contrôle des Casques bleus de l'ONU.
Un accord a été trouvé
L'Union européenne et le Maroc ont ainsi trouvé un accord commercial, qui va également concerner le Sahara occidental, pour répondre à la décision de la Cour européenne de justice en 2024. C'est l'Union européenne qui l'a annoncé ce lundi 6 octobre.
Cet accord prévoit l'extension du traitement préférentiel en matière de droits de douane, accordé par l'UE au Maroc, au Sahara occidental, ancienne colonie espagnole presque entièrement passée sous contrôle marocain. Il garantit également que les preuves d'origine et l'étiquetage des produits précisent bien qu'ils sont issus des régions de production situées au Sahara occidental, selon un communiqué de l'UE. Cet accord, entré en vigueur le 3 octobre dernier, doit encore être avalisé par le Conseil des ministres de l'UE et par le Parlement européen.
Forte réaction des pêcheurs espagnols
Cela provoque une forte réaction chez les agriculteurs espagnols. La Fédération espagnole des associations de producteurs exportateurs de fruits et légumes refuse catégoriquement cet accord. Elle estime que c'est une violation des arrêts de la Cour de justice de l’Union européenne et que cette décision « porte gravement atteinte aux producteurs » espagnols victimes de la concurrence. C'est le cas avec les tomates par exemple.
La production de tomate pour le marché frais en Espagne a chuté de 31 % en une décennie, tandis que les importations de tomates en provenance du Maroc ont explosé de 270 %. Les produits issus de la pêche des zones marines du Sahara occidental sont aussi mentionnés dans l’accord.
PAR RFI