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Contrôles au faciès: «Ce qui m’a choqué, c’est d’entendre que la Mauritanie est un État raciste»
RFI-Afrique -- Le 26 septembre 2025, RFI diffusait l’appel de quinze partis politiques et organisations de la société civile mauritanienne dénonçant « les contrôles au faciès et le non-respect des droits des migrants dans le pays ».
À l’origine de ce communiqué collectif : l’arrestation de l’écrivain Ibrahima Ba le 19 septembre, interpellé alors qu’il se promenait non loin de son domicile. Pour les signataires, cette arrestation « est révélatrice de l’horreur que vivent de nombreux migrants subsahariens et les Négro-Africains mauritaniens ».
Sur notre antenne, Kaaw Touré, porte-parole des Forces progressistes du changement, dénonçait une « politique de ségrégation » en Mauritanie.
Ces propos ont vivement surpris le député Adama Dieng, membre du parti présidentiel Insaf, qui a souhaité répondre en son nom propre.
Tout en admettant quelques « bavures », il rejette catégoriquement l’accusation d’un État raciste. « C’est une caricature simpliste et insultante ! Contrôler son pays, c’est sécuriser la population. L’essentiel est que l’État sanctionne les auteurs, dans la transparence », affirme-t-il au micro de notre journaliste du service Afrique de RFI Liza Fabbian.
Le député insiste également : ces contrôles ne visent pas uniquement les Subsahariens. « Que vous soyez Sénégalais, Gambien, Guinéen ou même étranger, c’est la même chose. J’ai vu des Marocains et même un Chinois contrôlés ».
Pour lui, « les politiciens profitent de toutes les situations. Chaque fois qu’il y a un problème, on l’utilise pour taper sur le pouvoir. On est toujours en campagne électorale ».
Ces déclarations font suite à l’arrestation de l’écrivain Ibrahima Ba le 19 septembre 2025. Sur les réseaux sociaux, il dénonçait une détention « arbitraire », et avoir été « jeté en cellule comme un délinquant », privé de ses droits.