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Projet Sucre : La vérité sans ambages
SHEMS MAARIF - Ici à Foum-Gleita, on assiste depuis quelques jours à une cacophonie dans le dialogue de sourds né du lancement de la phase préparatoire du megaprojet de production et de transformation de la canne à sucre. Chacun y apporte son grain de sel dans une course effrénée vers des avantages supposés, parfois fictifs.
Ce remue-ménage m’a incité à remettre les pendules à l’heure en remontant légèrement dans le temps tout en livrant un constat qui se veut impartial .Je finirai mon propos par des propositions que je juge adéquates pour pallier le problème.
Le projet rizicole de Foum-Gleita à démarré en 1981 avec le lancement de la construction du barrage du même nom et la signature d’une Convention entre l’Etat Mauritanien et les propriétaires fonciers coutumiers.
Cette Convention stipule entre autre que les propriétaires céderons leurs terres pour les besoins du projet rizicole et qu’en échange une zone sera aménagée aux propriétaires fonciers et aux déplacés. Deux zones ont alors vu le jour à la suite du lancement du projet. Une zone mise en valeur délimitée par deux canaux d’irrigation en aval du barrage et une zone inondée par la retenue d’eau en amont du barrage.
L’exploitation du périmètre confiée à la Société Nationale pour le Développement Rural (SONADER) pouvait ainsi commencer.Toutefois la Convention citée plus haut mentionnait également que les terres non mises en valeur restaient propriété de leurs détenteurs initiaux et qu’à la fin du projet les terres exploités reviendront aux propriétaires fonciers coutumiers.
Forte de sa mission la SONADER à organisé les agriculteurs en groupements précoopératifs sur la base d’un cahier de charges dûment signé par la SONADER et par les groupements précooperatifs un à un (1991).
Ce cahier de charge établit les mécanismes qui régissent la relation entre les deux parties. Il définit les obligations de chaque partie et envisage des sanctions contre les groupements précooperatifs pouvant aller jusqu’au retrait des parcelles accordées pour cause d’abandon de la terre ou de non payement de la redevance. Ce cahier de charge devra durer tant que la SONADER sera chargée de l’exploitation du périmètre.
Cette situation a évolué mi-figue ,mi-raisin jusqu’au début du troisième millénaire. Ensuite les choses ont commencé à se dégrader avec la diminution progressive des terres exploitées suite à la détérioration du système d’irrigation et à l’abandon des terres par certains agriculteurs. Cette situation a évolué inexorablement vers l’échec du projet rizicole sur lequel la plupart des habitants de Foum-Gleitas’accordent aujourd’hui.
Cet échec a donc pour conséquence le retour de la terre aux propriétaires fonciers coutumiers. Le Projet Sucre se doit alors d’entamer des négociations avec les propriétaires terriens pour conclure une nouvelle convention. Ces propriétaires fonciers coutumiers sont pour la partie située en aval du barrage les fractions suivantes :
– Ehl Cheikh Ould El Yemany
– Ehl Hachem Ould Abdallah
– Ehl Moulaye Cherif Ould Abdallah
– Ehl Jaavar Ould Cherif
– Ehl Sidi Ould Eleya
Pour la partie située en amont du barrage, je me garde de citer les propriétaires fonciers à cause du manque d’informations précises mais on peut les retrouver facilement dans le registre foncier de M’Bout.
Le Projet Sucre se doit également d’engager des négociations avec les agriculteurs encore présents, par le biais des groupements précoopératifs pour leur trouver une issue acceptable. Enfin j’invite tout un chacun à sacrifier l’intérêt personnel au profit de l’intérêt général.
Abdallahi Ould Arbi