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03-07-2025

17:30

Rapport : L’Union européenne finance la répression des migrants en Mauritanie

Taqadoumy -- Un rapport publié par le journal Specto Média, spécialisé dans les questions migratoires, révèle que la Mauritanie est devenue un acteur clé dans une stratégie européenne controversée visant à stopper le flux de migrants par la route de l’Atlantique, en échange d’un financement conséquent de l’Union européenne et de l’Espagne.

Selon le rapport, cette coopération a conduit à une intensification de la répression et des violations systématiques des droits humains sur le territoire mauritanien.

Des sources de défense des droits de l’homme ont ainsi documenté l’arrestation de plus de 30 000 personnes depuis décembre 2024, principalement des personnes à la peau noire, souvent interpellées sur la base de leur apparence ou de leur langue, avant d’être expulsées, dans des conditions jugées inhumaines, vers le Mali ou le Sénégal.

Le rapport indique que cette répression s’inscrit dans le cadre d’un nouvel accord migratoire en vertu duquel la Mauritanie a obtenu une aide financière estimée à 500 millions d’euros de la part de l’Union européenne, en contrepartie de la mise en place de mesures strictes, incluant l’adoption de lois criminalisant l’entrée « irrégulière » sur le territoire et facilitant les expulsions collectives sans procès.

Alors que l’Union européenne continue de défendre ses partenariats sécuritaires avec les pays du sud de la Méditerranée, le rapport souligne qu’en 2024, plus de 10 457 migrants sont morts ou portés disparus en mer en tentant de rejoindre les îles Canaries, la grande majorité ayant pris le départ depuis les côtes mauritaniennes.

Specto Média estime que cette situation institutionnalise la discrimination et le racisme sous prétexte de contrôle migratoire, affirmant que les fonds européens n’ont pas été investis pour sauver des vies, mais plutôt pour renforcer une surveillance répressive et financer des politiques d’expulsion.

Le journal conclut en appelant à une révision en profondeur de l’approche européenne fondée sur la dissuasion sécuritaire, et à son remplacement par des politiques humanitaires respectueuses des droits de l’homme et s’attaquant aux causes profondes de la migration forcée.



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