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A Séville, le président Ghazouani plaide pour une "coopération multilatérale renforcée", à l'occasion de la FFD4
EN BREF - #Cridem - « Il n’y a aucun espoir de développement dans un pays en développement s’il continue à dépenser plus pour le remboursement de sa dette que pour l’éducation, la santé et les services de base et s’il lui coûte beaucoup plus cher à emprunter que les pays développés », a déclaré lundi 30 juin 2025 le président Ghazouani, à l’ouverture de la quatrième Conférence internationale sur le financement du développement (FFD4).
« Les ressources que les pays en développement eux-mêmes peuvent mobiliser, quel qu’en soit le montant, ne couvrent qu’une fraction de leurs besoins croissants en matière de développement, et le financement extérieur, qui reste malheureusement rare, injuste et inéquitable, est le principal moyen de combler ce déficit », a-t-il déclaré.
La coopération multilatérale doit être renforcée, d’une manière qui renouvelle la confiance et la solidarité entre les peuples et les pays, a-t-il insisté.
Ci-après le discours intégral :
« Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Tout Miséricordieux
Paix et Salut sur le Prophète Mohamed
Monsieur le Président du Gouvernement espagnol, président de la Conférence,
Excellences,
Monsieur le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies,
Mesdames et Messieurs, honorables invités,
Je voudrais tout d’abord remercier S. E. M. Pedro Sánchez, Président du Gouvernement espagnol, de l’aimable invitation qu’il m’a adressée et de l’estime dont j’ai fait l’objet de sa part,
Je tiens, également, à exprimer notre profonde gratitude à Son Excellence António Guterres et à toutes les institutions spécialisées des Nations Unies pour les efforts louables déployés en vue de mettre en œuvre le Programme d’action d’Addis-Abeba 2015 et les engagements pris dans le Pacte l’avenir 2024, en particulier, en ce qui concerne la promotion de l’esprit de partenariat et de solidarité, le renforcement de la coopération multilatérale en vue de créer un environnement propice au développement durable, ainsi que la réforme du système de gouvernance financière internationale visant à trouver les moyens les plus efficaces pour financer le développement de manière plus efficace, plus équitable et plus durable.
La convocation de cette quatrième édition de la Conférence internationale sur le financement du développement est une occasion précieuse pour réaliser des progrès significatifs à ce niveau, des progrès dont nos pays en développement et le monde, en général, ont plus que jamais besoin, compte tenu de la diversité et de l’ampleur des défis qui entravent le processus d’édification d’un développement durable, global et équilibré.
Excellences
Mesdames et messieurs
La pauvreté et la fragilité généralisées que connaît notre monde, en particulier, les pays en développement, la faiblesse des infrastructures, le manque d’accès aux services de base, la montée de la violence et du terrorisme, la multiplicité des foyers de tensions et de guerres, en plus de la détérioration de la situation environnementale générale de la planète, sont autant d’indices de désespoir quant à l’atteinte des objectifs du développement durable dans un horizon prévisible si la situation actuelle perdure.
La réalisation des objectifs du développement nécessite la mobilisation d’énormes ressources et un accès fluide, équitable et efficace à celles-ci, c’est pourquoi notre pays, à l’instar de la plupart des pays en développement, a déployé des efforts inlassables pour améliorer le niveau de mobilisation des ressources autonomes en classant la plupart des activités du secteur parallèle, en promouvant la numérisation de l’économie, en promouvant le secteur privé, en développant les marchés financiers et en améliorant la gouvernance du système fiscal.
Cependant, les ressources que les pays en développement eux-mêmes peuvent mobiliser, quel qu’en soit le montant, ne couvrent qu’une fraction de leurs besoins croissants en matière de développement, et le financement extérieur, qui reste malheureusement rare, injuste et inéquitable, est le principal moyen de combler ce déficit.
Conscients de ce fait, la plupart des pays en développement se sont efforcés de créer les conditions nécessaires pour attirer les investissements étrangers, qu’il s’agisse de consolider l’état de droit, d’accroître la transparence, de lutter contre la corruption et d’améliorer le climat des affaires, ou d’offrir de nombreuses opportunités d’investissement prometteuses.
Cependant, les mécanismes de financement du développement dans le système financier international existant n’aident pas, et leur incapacité à répondre efficacement au volume croissant des outils nécessaires à un développement durable équilibré devient évidente.
Le ratio de l’aide publique au développement par rapport au PIB mondial reste inférieur à l’objectif de 0,7 % convenu au niveau international, le problème de la dette continue de croître régulièrement, les conditions d’accès aux prêts sont inéquitables et l’accès au financement n’est ni équitable ni équilibré.
Ce n’est un secret pour personne qu’il n’y a aucun espoir de développement dans un pays en développement s’il continue à dépenser plus pour le remboursement de sa dette que pour l’éducation, la santé et les services de base et s’il lui coûte beaucoup plus cher à emprunter que les pays développés.
La coopération multilatérale doit être renforcée, d’une manière qui renouvelle la confiance et la solidarité entre les peuples et les pays, afin de trouver des solutions qui comblent le déficit de financement du développement en réformant la gouvernance financière internationale, en augmentant l’aide publique au développement, en restructurant les institutions financières internationales et en annulant ou en restructurant leurs dettes de manière à créer l’espace budgétaire nécessaire à des investissements plus durables.
Nous devons adopter des mécanismes de financement novateurs pour créer des entreprises solides qui s’adaptent aux complexités croissantes du paysage mondial du développement, compensant le recul des opportunités de financement traditionnelles.
Cela est dicté par notre responsabilité collective envers notre avenir commun et par notre besoin crucial de sortir notre planète de la perte pour atteindre un développement durable et global qui assure la sécurité et la prospérité à tous les peuples du monde.
C’est pourquoi la République islamique de Mauritanie réaffirme son plein appui aux résultats de ce quatrième Sommet international sur le financement du développement et sa volonté de contribuer à la mise en œuvre de ses recommandations et des engagements qui en découlent dans le cadre de l’engagement de Séville, dans un esprit de sérieux, de responsabilité et de coopération constructive.»
PAR CRIDEM
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