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05-05-2025

16:15

Mali/OMVS: une dette de 54 Mrds F pèse sur les infrastructures

Apanews -- La Société de gestion de l’énergie de Manantali (SOGEM) a récemment tiré la sonnette d’alarme auprès d’Énergie du Mali (EDM), dénonçant des arriérés de paiement qui dépassent 54 milliards de FCFA.

Une dette jugée critique, qui met en péril la durabilité des infrastructures hydroélectriques partagées par les pays membres de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS).

Dans une lettre datée du 25 avril 2025, le Directeur général de la SOGEM a exprimé ses vives inquiétudes concernant les impayés d’Énergie du Mali (EDM). Il y souligne que ces retards fragilisent les installations communes, pourtant cofinancées par les États de l’OMVS. Une situation qu’il n’a pas hésité à qualifier de « question de vie ou de mort » pour les infrastructures énergétiques régionales.

Une crise énergétique persistante

Le Mali fait face depuis plusieurs années à une profonde crise énergétique, marquée par des coupures d’électricité récurrentes et une dépendance croissante aux hydrocarbures importés. En 2023, la production énergétique du pays s’élevait à 2 838 GWh, répartie entre le thermique (54 %), l’hydroélectricité (34 %) et le solaire (3 %).

Avec un taux d’électrification national de 56 %, et seulement 31 % dans les zones rurales, l’accès à l’électricité demeure un défi majeur, en particulier dans les régions les plus enclavées.

Des infrastructures sous pression

Bien que le Mali dispose de barrages importants comme ceux de Manantali (200 MW), Gouina (140 MW) et Félou (62 MW), leur exploitation reste en deçà du potentiel. Faute d’entretien régulier, en raison de problèmes techniques ou encore de retards de paiement, la production de ces centrales est limitée, impactant non seulement le Mali mais aussi ses partenaires de l’OMVS, la Mauritanie et le Sénégal.

Accélérer la transition énergétique

Dans ce contexte, le pays cherche des alternatives. L’énergie solaire s’impose progressivement comme une solution crédible. Parmi les projets phares figure la centrale solaire de Sanankoroba (200 MW), en cours de développement avec l’entreprise russe NovaWind. À terme, elle devrait accroître la capacité de production électrique du Mali de 10 %.

Sur le terrain, des initiatives locales illustrent également cette dynamique, à l’image de la mini-centrale solaire de 18 kW installée dans le village de Karan, qui améliore concrètement le quotidien des habitants en leur offrant une source d’énergie propre et stable.

La dette d’EDM envers la SOGEM met en lumière les fragilités structurelles du secteur énergétique malien. Pour préserver les infrastructures régionales et garantir un approvisionnement stable, les observateurs appellent le gouvernement malien à respecter ses engagements financiers et à accélérer sa transition vers les énergies renouvelables.

MD/te/Sf/APA



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