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05-05-2025

06:52

Frontière mauritano-malienne : une menace terroriste silencieuse aux portes de l’Est

Le Rénovateur Quotidien - La situation sécuritaire aux frontières orientales de la Mauritanie suscite une inquiétude croissante. Dans plusieurs villages frontaliers, notamment dans les régions de Adel Bagrou et Amourj, les habitants font face à une montée progressive de l’influence de groupes armés opérant depuis le Mali voisin.

Isolées et sans protection, ces localités deviennent les maillons faibles d’une frontière de plus en plus vulnérable. Depuis l’aggravation du conflit au Mali, les dynamiques sécuritaires régionales ont évolué, avec une poussée de certains groupes extrémistes vers les zones transfrontalières.

Selon plusieurs observateurs, des villages mauritaniens sont aujourd’hui exposés à des pressions multiples : imposition de lois radicales, prélèvement forcé de « zakat », injonctions à quitter les lieux ou à rejoindre les rangs de ces groupes armés.

Dans certains cas, des incursions militaires étrangères auraient été signalées, ajoutant à la confusion et à la peur ambiante. Ce climat d’insécurité est accentué par une absence de présence étatique réelle. Les villages concernés manquent souvent de services de base tels que des écoles, des centres de santé ou une force de sécurité permanente.

En parallèle, l’incertitude juridique autour de la délimitation de la frontière avec le Mali, pourtant couverte par un accord datant de 1962, rend certaines zones vulnérables aux revendications et ingérences extérieures. Les conséquences de cet isolement sont multiples : déplacements forcés, déscolarisation, précarité accrue et sentiment d’abandon.

Face à cette réalité, plusieurs experts appellent à une prise de conscience nationale. Ils estiment qu’un plan d’intervention urgent est nécessaire pour prévenir l’enracinement d’un foyer d’instabilité durable à la frontière.

Parmi les solutions proposées figurent le renforcement de la présence de l’État, la sécurisation des zones sensibles, la relocalisation organisée des populations menacées, et une relance du dialogue régional autour des questions frontalières.

En attendant une réponse claire des autorités, les nouvelles en provenance de ces villages continuent d’alerter sur une menace qui prend forme, lentement mais sûrement, dans le silence.





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