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01-05-2025

07:05

GSIM : le groupe djihadiste armé le plus influent du Sahel tente de s'implanter au Sénégal et en Mauritanie

TV5 MONDE - Le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM) souhaite s'implanter au Sénégal et en Mauritanie. Le mouvement terroriste a "multiplié par sept" ses actions violentes entre 2021 et 2024, selon une nouvelle étude de Timbuktu Institute.

Le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM ou JNIM en anglais) cherche à s'implanter au Sénégal et en Mauritanie depuis la région frontalière commune du sud-ouest du Mali, où le mouvement terroriste affilié à Al-Qaïda a augmenté ses activités "de façon exponentielle", assure une nouvelle étude du Timbuktu Institute.

Le GSIM est le groupe djihadiste armé le plus influent au Sahel, largement présent au Mali, au Niger et au Burkina Faso, et étend de plus en plus son influence vers les pays du Golfe de Guinée. Le groupe terroriste utilise ces dernières années la région de Kayes (sud-ouest du Mali) comme base arrière "pour pénétrer la Mauritanie et le Sénégal" voisins.

"L'objectif principal, c'est de couper les routes d'approvisionnement vers Bamako dans une double logique de délégitimer les autorités (maliennes) et de se créer des réseaux économiques qui peuvent financer leurs activités dans la région", déclare Bakary Sambe, directeur de Timbuktu Institute.

Dans cette région transfrontalière, le GSIM a "multiplié par sept" ses actions violentes entre 2021 et 2024, ciblant les forces de sécurité, les postes de douane et les convois sur les routes vers Bamako, la Mauritanie et le Sénégal, selon l'étude. "Le GSIM semble avoir une stratégie à deux volets dans la zone des trois frontières pour encercler Bamako et étendre sa zone d'opérations à certaines parties de la Mauritanie et du Sénégal", ajoute le rapport.

Couper les routes d'approvisionnement

"L'objectif principal, c'est de couper les routes d'approvisionnement vers Bamako dans une double logique de délégitimer les autorités (maliennes) et de se créer des réseaux économiques qui peuvent financer leurs activités dans la région", a expliqué à l'AFP Bakary Sambe, directeur de Timbuktu Institute.

Le GSIM exploite notamment les frontières poreuses, les liens ethniques transfrontaliers, les inégalités et la propagation du salafisme, présenté comme une "théologie de la libération" face à un islam traditionnel marqué par un système rigide de castes, pour s'implanter au Sénégal et en Mauritanie, détaille l'étude.

Des patrouilles contre le terrorisme

Le groupe terroriste infiltre des circuits économiques clefs (vol de bétail, trafic de bois, contrebande) pour financer cette stratégie d'expansion, précise le rapport. Ces réseaux économiques transfrontaliers, reliant le Mali, la Mauritanie et le Sénégal, facilitent le recrutement et le transport de ressources (armes, explosifs), renforçant la présence du GSIM dans la région, selon la même source.

Cependant, la cohésion sociale, la modération religieuse et les forces de sécurité compétentes constituent des remparts solides face à l'implantation du GSIM au Sénégal, à condition de renforcer la sensibilisation et de réduire les inégalités pour contrer durablement cette menace, préviennent les chercheurs.

Depuis le 20 février, les armées sénégalaise et malienne mènent des patrouilles conjointes dans la région de Kayes contre le "terrorisme" et le "banditisme transfrontalier" qui devraient se poursuivre jusqu'en fin 2025.

Par TV5MONDE avec AFP





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