11-11-2025 07:00 - Nouveau souffle : À propos du discours du Président à Nbeiket Lahwach
Monsieur le Président,
Tant que le tribalisme demeure une réalité vivante et concrète, présente dans les villages et les zones rurales comme dans les quartiers urbains, et que ce phénomène s’est consolidé au fil des années — depuis l’avènement de la soi-disant « démocratie », marquée par le retrait des élites et la conversion de nombreux nationalistes arabes et internationalistes, jadis porteurs des idéaux d’unité et de progrès(Prolétariat), vers le refuge tribal — il est clair que le problème dépasse les simples phénomènes sociaux.
Ces dernières années, l’appartenance tribale s’est affirmée davantage, comme en témoignent les manifestations et les festivals observés durant l’automne passé, mais aussi — plus récemment — à l’occasion de la visite actuelle du Président.
Tout cela révèle une régression sociale vers l’identité primaire, au détriment de l’appartenance nationale commune.
Monsieur le Président,
La réalité présente ne saurait être corrigée par de simples instructions ou avertissements, car la solution est bien plus profonde.
Monsieur le Président,
La situation exige aujourd’hui une approche globale qui redonne sens à la relation entre l’État et ses citoyens, fondée sur la justice et l’équité dans tous les domaines : l’emploi, la répartition des projets et le traitement du citoyen, partout sans distinction.
Quant à la discrimination positive, lorsqu’elle est utilisée de manière dévoyée pour justifier un traitement inéquitable — en faveur d’une tribu, d’une région, d’un groupe social ou d’un genre particulier — elle ne fait qu’affaiblir le tissu national et consacrer la division au lieu de promouvoir l’équité.
L’unité nationale se construit à travers des politiques justes, grâce auxquelles chaque citoyen se sent considéré en tant qu’être humain, et non selon son appartenance tribale ou régionale.
C’est seulement à ce prix que nous pourrons espérer voir émerger un véritable État de citoyenneté, et non un État de composantes.
Brahim Ould Saleh
Ancien conseiller au CSA
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